samedi 19 novembre 2022

L'histoire du Foyer L'igloo, 9 rue de Robien à Saint-Brieuc

 

Un premier article de Josiane Guéguen dans l'édition de Ouest-France du 12 janvier 1994 présente le projet de construction de quarante logements et de salles pour le centre de formation. De très larges extraits sont reproduis ci-dessous : 

 

Au centre, la façade de l'Igloo. Projet de l'architecte Bruno Coycault


En janvier 1994, le foyer de l'Igloo dépose un dossier d'extension devant le comité régional de l'organisation sanitaire et sociale (CROSS). Le lieu choisi pour cet agrandissement est la rue de Robien où un bâtiment de 40 logements, ainsi que de nouveaux locaux pour le centre de formation du foyer, sont prévus.

C'est en face du magasin Assaut, à l'époque (Magasin La Gambille plus tard) sur un espace de 2 350 m2 occupé aujourd'hui par un petit immeuble et par les hangars désaffectés des anciens établissements Brossette, que cette extension de l'Igloo est prévue. Un immeuble de quatre étages sera construit dans l'alignement de l'immeuble voisin. Y seront aménagés 40 logements (type T 1 ou T 1 bis) pour jeunes, jeunes couples ou jeunes femmes seules avec enfant, et des équipements collectifs tels que cafeteria, salle d'études, bibliothèque, etc. Un porche donnera sur la cour arrière où un bâtiment, adossé à la salle de Robien, accueillera sur deux niveaux les salles du centre de formation de l'Igloo. L'addition : 14,5 millions de francs, tout compris. 


Un premier Igloo en 1947 à Saint-Brieuc

Il est bien loin le petit bâtiment où le foyer de l'Igloo a vu le jour en 1947. 

Première extension dans les années 1970 avec la construction d'un bâtiment rue Waldeck-Rousseau. Puis, en 1990, réhabilitation et restructuration de cet immeuble et des ajouts successifs, qui avaient permis de faire face aux besoins exprimés, tant en accueil, qu'en restauration ou en formation, les trois secteurs d'activité de l'Igloo, « entreprise sociale au service des jeunes et de la cité », comme aime à le qualifier Michel Guernion, son directeur. Mais cela est loin de suffire, constate-t-il : « Chaque semaine, nous recevons plusieurs demandes de jeunes qui souhaitent être hébergés chez nous et que nous ne pouvons satisfaire. De plus, nous ne pouvons plus du tout assumer d'accueil d'urgence. » Une étude globale sur le logement des jeunes, réalisée en 1989 sur la ville, faisait état d'un besoin de 400 places en foyers de jeunes travailleurs. A ce moment-là, il en existait environ 250. « Mais l'étude avait mal pris en compte la présence étudiante sur la ville qui a pour effet de rendre encore plus tendue la recherche pour les jeunes de notre public (travailleurs ou stagiaires). Et depuis, il y a eu la fermeture de Paul-Bert. » 

Le chantier pourrait démarrer à la fin du premier semestre 1994. Pour une ouverture un an plus tard.

En projet, une entreprise d'insertion

Depuis 15 à 18 mois, l'association du foyer l'Igloo réfléchit à la possibilité de créer une entreprise d'insertion pour prolonger le travail mené depuis plusieurs années auprès de ses stagiaires.

« Le stage remet sur pied mais il faut quelquefois plus de temps à certaines personnes pour acquérir ou retrouver un savoir-faire et un savoir-être », explique Michel Guernion. D'où le désir de créer une entreprise d'insertion. « A condition qu'elle soit économiquement viable, que ce soit une entreprise à part entière. » Le créneau choisi : les matériaux composites (l'un des formateurs de l'Igloo est passionné et compétent dans le domaine).



Décembre 1994


En décembre 1994, titre choc dans Ouest-France !

 

Michel Guernion sur le chantier : "Ouverture prévue fin juin 1995"




1995


"L'Igloo : une année charnière", titre Ouest-France dans un article du 4 juin 1995, extraits :

"Ouverture du restaurant universitaire, baisse des crédits formation, ces événements auront des répercussions sur le fonctionnement du foyer l'Igloo en 1995...

Le changement important dans la vie de l'Igloo, c'est l'ouverture d'un nouveau bâtiment, rue de Robien. Rendue nécessaire par la saturation du foyer rue Waldeck-Rousseau, cette extension devrait ouvrir le 1er juillet prochain. Elle compte 42 appartements, principalement des studios.

Partenaires de l'Igloo et élus ont participé à l'assemblée générale du foyer (photo ci-dessous).



 

En 1995, les jeunes ont leur nouveau Igloo et ils peuvent compter sur un lieu de vie avec cafétéria, buanderie, bibliothèque, salle de musculation, salle de jeux avec ping-pong, billard, amphithéâtre pouvant accueillir des animations et conférences... L'inauguration officielle a eu lieu en octobre mais le foyer était déjà ouvert depuis deux mois. (Article de Ouest-France, 28 octobre 1995)

Michel Guernion et Raymond Foudrinier, président de l'association




Les cinquante ans de l'Igloo

Depuis le premier foyer de jeunes filles en 1947 jusqu'au foyer de jeunes travailleurs (FJT) d'aujourd'hui, cinquante ans d'histoire ont été écrits. L'Igloo fête cet anniversaire le samedi 15 novembre 1997. 

Rappel des dates importantes.

1947 : création d'un foyer de jeunes filles par la Congrégation des saints coeurs de Jésus et Marie, lié à un cours de sténotypie, était déjà installé au 56 boulevard Waldeck-Rousseau. 

1970 : l'association Igloo est créée. C'est l'époque de la construction du grand bâtiment qui donne sur le boulevard. 

1980-1981 : une autre maison est achetée à côté

1991-1992 : tout le foyer est réhabilité et s'étend. 

1994-1995 : installation rue de Robien avec 40 logements et un centre de formation pour permettre aux jeunes de voir plus clair en leur avenir. »

En 1997, l'Igloo affiche un chiffre d'affaires de huit millions de franc par an, emploie 26 salariés et a accueilli 430 jeunes en 1996.


Pour ses 50 ans l'Igloo ne souhaite pas se contenter d'une fête.  La journée du samedi 15 novembre commence par une célébration eucharistique présidée par Monseigneur Fruchaud à la cathédrale de Saint-Brieuc. 

A 10 h 15 au Club 6 le Père Henri Madelin anime une conférence intitulée "Du travail de chacun vers l'activité de tous. Peut-on vivre et travailler autrement ?". Ce jésuite est rédacteur en chef de la revue Etudes. 

Tout l'après-midi est consacrée à des ateliers sur des thèmes aussi variés que le logement, la santé, la formation ou citoyenneté et spiritualité. 

A 17 h, au CMB rue Voltaire, Jean-Claude Dumoulin, directeur de l'Union des FJT anime une autre conférence. Enfin, une soirée dansante clôture cette journée.

 "Nous essayons d'être une entreprise sociale au service des jeunes et de la cité".

Michel Guernion, directeur de l'Igloo

Ouest-France du 18 octobre 1997



 Les locaux de l'Igloo

Façade de l'Igloo, rue de Robien

Vue arrière du bâtiment

Vue arrière du bâtiment. Photo site de l'URHAJ




L'Igloo en 2011



Un taux d'occupation de 88 %. C'est le chiffre à retenir de l'assemblée générale de l'Igloo en ce mois de juin 2011. Sur ses trois sites (Waldeck-Rousseau, Robien et celui de Lamballe), davantage de repas ont été servis.
« Le principe d'une restauration sociale comme la nôtre est de vendre plus de repas aux personnes extérieures qu'à nos résidents, car le prix n'est pas le même. Ce n'est pas le cas et on va tenter d'améliorer ce point », rappelle la présidente Évelyne Bot. Mais la trésorerie reste fragile et l'État reverse 50 % de moins en 2010, un désengagement qui n'est pas nouveau.  Afin de rétablir l'équilibre, trois personnes ont été licenciées. La structure tourne désormais avec 23 salariés.
Faute de pouvoir rénover les bâtiments de Waldeck-Rousseau, ils vont être vendus à la SA Les Foyers.
 

Évelyne Bot cède sa place de présidente en 2012 après neuf années de bons et loyaux services.

L'association gère trois foyers de jeunes travailleurs, dont deux à Saint-Brieuc (boulevard Waldeck-Rousseau et rue de Robien) et un à Lamballe. Elle est propriétaire des deux premiers et locataire du troisième.


L'Igloo en chiffres (2011)

26 salariés
26 salariés travaillent à l'association, dont cinq au centre de formation.
450 jeunes accueillis chaque année.
1,5 million d'euros de budget.

(Informations de Ouest-France du 16 juin 2011)

Photo ci-dessous, la présidente Évelyne Bot, à gauche ; le secrétaire Gérard Bourgeon  le trésorier Gérard Thys et la directrice de l'Igloo, Stéphanie Bethelot.

Les responsables de l'Igloo. 16 juin 2011. Photo Ouest-France


 

L'Igloo à Robien continue de proposer aux jeunes des chambres et des studios équipés de connexions Internet, un parking, un local pour les deux roues, une cuisine collective ou une kitchenette dans les studios et T2 et offrant des espaces de vie.

 

Si vous avez des documents ou des témoignages à partager à propos de l'Igloo, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.  


 

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Sources

Site de l'Igloo, cliquer ici 

Nombreuses recherches dans les archives de Ouest-France 

Article du blog de l'histoire de Robien, Bruno Coycault, architecte ayant conçu l'Igloo, cliquer ici

 



vendredi 18 novembre 2022

Abbé Yves Le Prévost (1927-2022), vicaire de la paroisse de Robien à Saint-Brieuc de 1953 à 1964

 

L'abbé Le Prévost à droite. Photo Le Télégramme 2003



L'abbé Yves Le Prévost est né à St Brieuc en 1927. Il est le fils du colonel Henri Théophile Jean Le Prévost, né en 1896, originaire de Saint-Quay-Portrieux, engagé volontaire en 1914, instructeur à l'école militaire de Saint-Maixent, promu commandant en 1938, il dirigera le 3e bataillon du 71e Régiment d'Infanterie, détaché à Dinan.

Sa mère Mme Marie-Thérèse Le Prévost est née Bolloc'h, originaire de Saint-Brieuc, son père est professeur de mathématiques au Lycée Le Braz et sa mère est commerçante de chaussure rue Saint-Guillaume. Mme Le Prévost exercera des fonctions de conseillère municipale à Dinan. 

La famille Le Prévost est composée de quatre enfants : Michel, Monique, Yves et Joël. 

Yves Le Prévost sera très marqué par le destin de son frère aîné Michel, jeune Résistant et Scout de France, exécuté en 1944 par les Allemands dans la côte de Sainte-Anne de Quévert, au moment de la Libération de Dinan.

Sur le plan religieux, Yves Le Prévost est le neveu du chanoine Jean Bolloc'h de la paroisse Saint-Sauveur de Dinan, de 1945 au moment de son retour de captivité jusqu'en décembre 1959. L'abbé Bolloc'h sera directeur du grand séminaire à Saint-Brieuc.

Évoquant l'éducation donnée par ses parents, Yves Le Prévost parlait d'un "climat familial très naturellement imprégné des valeurs de l’Évangile. On n'a pas conscience de l'air que l'on respire et nous fait vivre... valeurs de droiture, d'attention aux autres et de service gratuit. La fameuse B.A du scoutisme : bonne action quotidienne au service des autres...". (Propos extraits d'un article du Pays de Dinan, année 2010)

Yves Le Prévost fait le séminaire, il est étudiant à Rome pendant sa dernière année  Il est ordonné prêtre le dimanche 20 avril 1952 dans l'église Saint-Sauveur de Dinan et le jeune prêtre chante sa première messe, une semaine plus tard, à Saint-Quay le dimanche 27 avril 1952.

 

Abbé Yves Le Prévost. 21 avril 1952 Ouest-France

L'abbé Yves Le Prévost est nommé vicaire de la paroisse Sainte-Anne de Robien en août 1953, ce jeune et dynamique vicaire y restera jusqu'en 1964.

Il est décédé dans la nuit du 15 au 16 novembre 2022 à la maison de retraite du Cèdre, à Saint-Brieuc. 

La cérémonie d'obsèques s'est déroulée le lundi 21 novembre à l'église Saint-Yves, sous la présidence de l'évêque Monseigneur Moutel et en présence d'une foule nombreuse. Un ancien principal du Lycée Saint-Charles, où l'abbé Le Prévost avait été professeur, a rappelé le soucis de l'abbé de trouver sans cesse des solutions aux problèmes posés et le soucis d'écoute des jeunes. Concernant le quartier de Robien, un responsable de La Vaillante a évoqué le travail mené par l'abbé Prévost à Robien, un bâtisseur et un "bâtisseur d'humanité"...

Lundi 21 novembre 2022, obsèques de l'abbé Yves Le Prévost. Photo RF

 

L'abbé Le Prévost à Robien


L’abbé Le Prévost restera jusqu’en 1964 à Robien et il aura marqué de son empreinte la vie de la paroisse à une époque où elle était en pleine expansion. Il a été la personne qu’il fallait pour être en phase avec la population de ce quartier. Beaucoup reconnaissent qu’il savait fédérer et entraîner les gens dans ses projets. 

 

Les colonies de vacances

Par exemple, l'abbé Le Prévost a été le fer de lance, dès 1961, des colonies de vacances qui se déroulaient à Fouesnant, dans le Finistère. Les locaux sont ceux de l’école des Frères et les jeunes vivent sous des grandes tentes, achetées dans des surplus de l’armée américaine, qui forment un camp pour les garçons et un autre pour les filles. Pendant des années, les filles, encadrées par la directrice de l’école Sainte Bernadette et son équipe d’animatrices, iront à Fouesnant en juillet. Les garçons suivaient au mois d’août, encadrés par les curés, dont l'abbé Le Prévost, et des animateurs.

Cette initiative a pu se poursuivre dans le temps avec l'engagement de nombreux bénévoles attachés à cette colonie de vacances propre au quartier de Robien.

Bien des années après, dans un article de Ouest-France du 27 mai 2011, le directeur de la colonie, André Martin, n'oublie pas de rendre hommage au travail réalisé par le vicaire de Robien : « A l'initiative du directeur du patro de l'époque, l'abbé Yves Le Prévost, un terrain a été acheté à Fouesnant et un site d'accueil construit ».

 

Le départ de la colo de Robien. 16 juillet 1959 Ouest-France

 

 

La salle de la Vaillante de Robien

L’abbé Le Prévost lance ce projet d'une salle pour la Vaillante car les activités sportives se déroule en plein air. Une structure métallique est édifiée par des professionnels et l’abbé, aidé de paroissiens, remplit d’agglos l’espace entre les poutrelles. Quand on ne sait pas où est l’abbé, on est presque sûr de le trouver sur son échafaudage !

 

La salle de La Vaillante en 1971. Photo Ouest-France

 

L’abbé Le Prévost, arrivé en 1953, n’a pas fait que monter des murs, il a aussi mis beaucoup d’énergie pour la réussite et le développement de cette association. L’abbé Le Prévost se souvient que « après la classe, les gamins se retrouvaient au terrain de jeu et improvisaient des tournois. La salle était ouverte jour et nuit ». 

Quelques dates à retenir sur les étapes de construction :

1955 : réalisation d’une salle de gymnastique et de ping-pong.

1959 : construction de la salle omnisports et équipement de cette salle.

 

A droite l'abbé Le Prévost avec les jeunes coureurs de La Vaillante.17 janvier 1955

 

 

Le cinéma l'Armor-Robien

 

En 1954, l'activité cinéma du patronage de Robien prend le nom de « Ciné-Vaillante ».

En septembre 1954, les collégiens en vacances puis les autres membres actifs du Patronage de la Vaillante de Robien travaillent à la réfection de la salle de patronage. Les travaux sont terminés mi octobre.

Le 11 octobre 1955 Ouest-France fait le point sur le patronage et titre « D’importants travaux sont en cours à la Vaillante de Robien. Les membres et les amis du « patro » construisent un gymnase et agrandissent la salle de spectacle. » L’article se poursuit ainsi : « Le sympathique patro de Robien est devenu un chantier actif où maçons, menuisiers (et bientôt les peintres) travaillent de concert et dans la meilleure harmonie.


Déjà au début de l’hiver, sous l’impulsion de M. Joseph Rault, président de "La Vaillante, et de M. l’abbé Le Prévost, le jeune et dynamique directeur du patronage, ce Comité avait décidé avec l’autorisation bienveillante de M. l’abbé Lemordant, recteur de la paroisse, la création d’une salle de cinéma".

 

A gauche l'abbé Lemordan, à droite l'abbé Le Prévost. Ouest-France 18 janvier 1956

Ainsi le Cinéma-Armor Robien vit le jour...

L'Armor-Robien, cette vraie salle de cinéma, est achevée en 1956. Elle est plus grande et plus confortable, avec un équipement digne de ce nom, capable de proposer des films avec un son et une image de qualité. 

L'abbé Le Prévost est pour beaucoup dans cette réalisation. 

Armor-Robien 6 octobre 1961 Ouest-France

 

 

Les postes occupés par l'abbé Le Prévost de 1964 à 2003.

 

L'abbé Le Prévost rejoint ensuite en 1964 la paroisse Saint-Michel de Saint-Brieuc, avant d'être nommé à l'école Saint-Charles en 1967, dont il fut pendant 23 ans sous-directeur, responsable de la vie scolaire et de l'animation pastorale. 

En 1990, il deviendra vicaire de la paroisse de Pléneuf-Saint-Alban-Planguenoual avant de poursuivre en 2003 son ministère pastoral à Quintin « où j'ai déjà répondu à l'appel de diverses activités, notamment en accompagnant la catéchèse des confirmands, et le mouvement chrétien des retraités », confie-t-il. Il aidera aussi dans sa tâche, l'abbé Jean Le Biannic, curé de la paroisse. (Ouest-France, 7 octobre 2003)

 

L'abbé Le Prévost à droite. Photo Ouest-France 2003

Départ de Quintin d'Yves Le Prévost. Le 6 septembre 2006 Ouest-France

Après son départ de Quintin en 2006, l'infatigable abbé Le Prévost est nommé à la paroisse Notre-Dame-de-l'Espérance à Saint-Brieuc.


Paroles de paroissien

 

"Yves Le Prévost était particulièrement apprécié des jeunes. Il rayonnait dans la paroisse, sur son scooter, développant "la Vaillante", qui, avec le  COB, était la meilleure équipe de basket-ball de Saint-Brieuc. Le dimanche, il n'hésitait pas à monter dans la tribune de l'église pour sermonner se  sportifs, un peu agités pendant la messe.

Il n'avait pas son pareil pour participer à la préparation des kermesses.  Ce fut un grand vicaire !

Si Yves le Prévost était repérable par son scooter, Alexis Collin, plus modestement, l'était par son solex ! Les deux seraient  aujourd'hui "tendance".

                    Témoignage de Jean-François Garnier, juin 2022


A droite l'abbé Le Prévost. 17 janvier 1955


Paroles d'un "drôle de paroissien" 

Témoignage de Claude Corack

« Un abbé nouvellement nommé dans le diocèse de Robien a pris contact avec les enfants du tertre Marie Dondaine. Je veux citer Yves le Prévost qui par la suite est devenu prêtre enseignant au lycée Saint Charles de Saint-Brieuc. Cet abbé m'a redonné la foi. Tout d'abord, il nous a dit simplement qu'il avait besoin de nous et que fréquenter l'église le dimanche était plus facile pour les fils de bourgeois mais que les autres brebis pouvaient prier autrement. Son projet a alors été bien expliqué. Il souhaitait bâtir une salle de patronage à usage multiple dont un cinéma paroissial. 

Pour appuyer ses arguments, il nous a dit que participer à son action était prier et que cela valait la messe aux yeux du seigneur. 

La bande de gamins du tertre Marie-Dondaine est allée alors creuser les fondations de cette salle. L'abbé retroussait aussi ses manches et sans soutane brouettait les délivres que l'on enlevait à la pioche. Les fondations faites, des entreprises ont participé ensuite au montage des murs. C'était de mémoire dans les années 1950, en 1954 certainement. Le cinéma a enchanté les gens de Robien… »

 

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Sources

Entretiens téléphoniques avec l’abbé Le Prévost (93 ans) en avril 2020.


Archives de Ouest-France

Article et photo du Télégramme 7 octobre 2003

Entretien avec Jean-Pierre et Yolande Corouge qui ont fourni des renseignements sur l’histoire des colonies de vacances. 

Site du diocèse de Saint-Brieuc-Tréguier

Le Pays de Dinan année 2010, où un très bel article de Jacques Lair est consacré à Michel Le Prévost, frère de l'abbé Le Prévost. Merci à Loïc-René Vilbert de l'avoir signalé et à Daniel Duros pour la photo de la stèle ci-dessous (à voir presque en haut la côte Sainte-Anne qui monte vers Quévert, sur le côté gauche) .

 

Michel Le Prévost 1924-1944

 

Nécrologie Yves Le Prévost. Ouest-France 18 novembre 2022

 

 

D'autres articles à consulter sur la paroisse Sainte-Anne de Robien à Saint-Brieuc (cliquer sur la ligne)


Mais aussi :
L'histoire de l'abbé Garnier, cliquer ici
L'histoire de l'abbé François Couëspel du Mesnil, cliquer ici
Jean-Yves Calvez, prêtre, philosophe et écrivain, cliquer ici

 

samedi 12 novembre 2022

Jean Radenac, boulanger 20 boulevard Hoche à St Brieuc. 1946-1968

 

Jean Radenac, était connu dans le quartier de Robien car il tenait une boulangerie au 20 boulevard Hoche, en descendant sur la gauche du boulevard vers la Croix-Perron. 

Jean Radenac est  né le 10 juin 1912 à Grâce-Uzel où il a tenu d'abord un commerce qu'il a transformé en boulangerie. Marie, née Guiguen, était son épouse (elle était appelée Maria) et elle tenait la boulangerie avec lui. Ils se sont mariés le 26 mai 1936 à Plessala et ils auront 7 enfants.

 

Jean Radenac, boulanger à Saint-Brieuc

 

Arrivé à St Brieuc, Jean Radenac a demandé une autorisation de travaux qui lui a été délivrée le 26 novembre 1946 afin qu'il puisse construire un four et un magasin d'une vingtaine de mètres carrés attenant à son habitation. L'inspecteur départemental de l'urbanisme trouvait au départ que la boulangerie semblait insuffisamment éclairée et que la construction du four obstruait un soupirail. Mais les services de l'hygiène ont déclaré conforme cette demande de travaux. (dossier des archives municipales 2T59)

 


 

Au début des années 60, M. Radenac avait un jeune ouvrier d'une vingtaine d'années qui s'appelait Bernard Baron.

La boulangerie aurait fermé après 1965, d'après d'anciens habitants du quartier et différentes annonces parues dans la presse...

A partir de différents articles parus dans la presse locale on peut tenter de reconstituer l'histoire de cette boulangerie. Le long récit d'un incendie s'étant déclaré dans la boulangerie est ainsi rapporté dans un article de Ouest-France du 20 avril 1957. On apprend que Jean-Claude, le fils, travaille déjà avec son père mais doit partir effectuer son service militaire.

 

Le 20 boulevard Hoche à St Brieuc. Photo RF 2022

Demande de permis de construire de M. Radenac.1946. 2T59

Demande de permis de construire de M. Radenac.1946. 2T59


Quelques années plus tard, dans l'édition de Ouest-France du 21 mars 1960, on apprend que c'est M. Lucas qui est mentionné comme boulanger au 20 boulevard Carnot. Mais cela n'est que temporaire puisque dans le compte-rendu d'un petit accident de la route ( le 12 avril 1961) est mentionné "Jean-Claude Radenac, 23 ans, boulanger-pâtissier, 20 boulevard Hoche". C'est donc que le fils a poursuivi l'activité de son père dans la boulangerie.

Enfin, un autre article du 20 décembre 1966 parle de "Mme Marie-Thérèse Radenac (née Morzadec), 21 ans, boulangère, 20 boulevard Hoche"... (Elle se faisait appeler "Marité")

Sans doute ce jeune couple a-t-il repris une affaire autre part dans les années après 1968... 

On trouve deux annonces dans la presse, au moment de la Foire-exposition où M. Radenac tient un stand. La première annonce, en 1966, invite tous les boulangers à venir prendre un apéritif ou un digestif chez lui, afin de présenter son nouveau four. La deuxième annonce invite de nouveau les boulangers à une démonstration de son four le dimanche 15 septembre 1968 dans sa boulangerie.

Radenac 9 septembre 1966

 
Radenac 13 septembre 1968


Jean Radenac, boulanger représentant, ancien combattant, ancien prisonnier de Guerre, est décédé le 31 décembre 1992 à Saint-Brieuc. Il a été enterré au cimetière de l'Ouest le 4 janvier 1993. 

 


 

Jean-Claude Radenac, le fils né en 1937 qui avait aussi exercé la boulangerie, est décédé en septembre 2003, il est inhumé au cimetière de St Herblain (44).

 

 

Le saviez-vous ?

 

C'est à quelques mètres de l'ancienne boulangerie Radenac qu'est installé le fournil d'Emmanuel de Bressy, boulanger bio qui avait à un moment proposé de mettre en place une boulangerie participative !


E. de Bressy. Photo Ouest-France


On nous signale

 

Les RADENAC auraient eu aussi une épicerie boulangerie rue Reine Astrid, en haut de la rue F. Bienvenue à Beauvallon... Qui en a le souvenir?

 

 

Sources  

Articles de Ouest-France : nombreuses mentions indiquant le commerce de M. Radenac comme boulangerie de service dans les années 45 à 50, 20 avril 1957 incendie (article complet ci-dessous),  12 avril 1961, 20 décembre 1966.

Sur le site Généanet, fiche conçue par André Vigne (accessible ici)

 

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Retour au commerce en 1955, ici 

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Article du 20 avril 1957 dans Ouest-France.

 

Le feu dans le fournil d'un boulanger boulevard Hoche

 


 

Hier soir, M. Radenac, boulanger, 20 boulevard Hoche, commençait, vers 21 h. 45, le travail qui devait lui prendre toute la nuit car, en prévision des deux journées complètes de fermeture pour Pâques, il fallait un nombre important de fournées.

M. Radenac devait œuvrer pendant plusieurs heures puis son fils, Jean-Claude, qui est sur le point de partir au service militaire devait le rejoindre, aussi son fils aîné s’était-il couché de très bonne heure et dormait au moment où le feu éclata.

M. Radenac utilise pour son four le mazout mais seulement pour l’entretien de la chaleur, le premier coup de feu étant donné à l’aide d’une flambée de copeaux. Chaque soir un tas de ces copeaux est donc amoncelé devant le four.


Hier soir, M. Radenac emplit le foyer puis remonta achever son repas en compagnie de la famille dans la salle a manger qui se trouve au-dessus du fournil.

M. Radenac a six enfants, depuis Jean-Claude, 20 ans, jusqu’au dernier-né 6 mois. Tout allait bien quand, soudain, Marguerite, une des fillettes, âgée de 9 ans, qui s’était dirigée vers le Foyer- heureuse curiosité ! –cria : «Les copeaux ont pris feu ».

Ce fut une émotion générale : tandis que Marie-Hélène, la plus grande des jeunes filles, âgée de 18 ans, se rendait téléphoner aux pompiers chez M. Ramio, le café le plus proche, les enfants plus jeunes, sortaient dans la nuit en criant à tous les échos : « Le feu ! le feu ! » 

Alertés par ces cris, les voisins, M. Hélard, d’une part, M. Jolly d’autre part, puis M. Ramio arrivèrent sans retard avec chacun l’extincteur de leur maison.

M. Hélard nous a lui-même déclaré : « Le feu, mis sans doute par une étincelle tombée du foyer avait gagné le tas de copeaux ; quand M. Radenac puis nous-mêmes nous attaquâmes ce feu, il avait déjà de l’avance.

Cependant, il ne s’était pas propagé dans le tas de copeaux aussi vite que je l'aurais à priori pensé. Mais, quelle fumée ! Elle sortait par la petite fenêtre qui donne sur la cour de la maison et, lorsque nous entrâmes, un violent courant d’air activa et le feu et la fumée. J’étais loin d’avoir vidé mon extincteur et déjà j'étouffais, je pleurais, J’étais au bord du vomissement quand, fort heureusement, les pompiers arrivèrent. »

Il faut féliciter les sauveteurs qui, par leur prompte intervention ont ainsi sauvé le matériel de travail de M. Radenac. Car, en définitive, seul le pétrin, rempli d’ailleurs de pâte, fut noirci par les flammes et un peu d’eau fut jetée tout autour de la salle.

Mais, quand nous quittâmes M. Radenac, à 22 h. 20, il parlait déjà de rallumer son four. Il vérifiait les fournées toutes préparées et murmurait : « Heureusement tout s’est assez bien passé. Il n’y aura pas de dégâts mais seulement un retard. Nous allons rattraper cela. »

 

 

 


 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...