lundi 24 mars 2025

Maisons réutilisant du patrimoine industriel ou commercial à Robien, quartier sud de Saint-Brieuc


Le quartier de Robien, au sud de Saint-Brieuc, ne manque pas d'exemples de reconversion d'anciens locaux industriels ou commerciaux. 
Petit tour d'horizon...

Ancien garage Laurent, boulevard Hoche

Au 115 boulevard Hoche (en face de l'actuelle Sécurité Sociale), on trouvait en 1923 la Société Générale des huiles et pétroles, puis il y a eu le Dépôt de liquides inflammables (D.L.I.). Après la fin de Société Interfuel SN (en 1990), deux activités ont été domiciliées au 115  boulevard Hoche. La Compagnie des éléphants (théâtre), déjà en activité en 1996, a eu son siège au 115 boulevard Hoche.

Au début 96, Robien, la troupe de théâtre appelée "La Compagnie des Éléphants" de Pascal Deldin avait son local au 115 boulevard Hoche, dans un entrepôt désaffecté. Pascal Deldin était un collaborateur de Roland Fichet, du Théâtre de la Folle Pensée. Il avait créé sa propre compagnie de théâtre pour enfants en 1995. Dans la troupe, on trouvait aussi Catherine Guernion, Anne-Sophie Conan et Thérèse Jaslet (ces deux dernières sont ci-dessous en photo).

Représentation de La Baleine. Photo Ouest-France

La compagnie pouvait donner des spectacles boulevard Hoche, avec un nombre de places limitées, comme en octobre 1996 et mai 1997 où la pièce La Baleine avait été présentée, avant de partir en tournée dans les écoles et salles de spectacle du département.

La compagnie a ensuite effectué un déplacement au 12 rue Voltaire à Saint-Brieuc.


Le 28 septembre 2012 a été créée la compagnie Néon Citronnade, son activité était le spectacle vivant et était domiciliée au 115. L’association permettait alors d’organiser des concerts et de développer les activités des groupes suivants : Sbrbs, The 1969 club, Bops, Hermann Lopez… Sous les locaux se trouvaient des cuves...

C'est au 115 boulevard Hoche qu'est né Le Café du Dimanche en août 2015. 

Malgré la fermeture du café, la partie habitation existe toujours. Juste à côté, un autre logement d’habitation était aussi à l’origine une partie du garage Laurent. 
 
Boulevard Hoche. L'ancien garage transformé, emplacement du Café du Dimanche. Photo RF
Le café du dimanche. 21 août 2015, Ouest-France.
Boulevard Hoche. Une autre partie de l'ancien garage transformé en maison d'habitation. Photo RF


 
 
7 Rue de Robien

Au 7 rue de Robien, on trouve un lieu bénéficiant d'un volume exceptionnel en hauteur qui a permis d'y créer un endroit de spectacle. Cet espace était au départ une torréfaction et un entrepôt. La grande porte de garage permettait la descente de camions. Philippe Saumont s'y est installé à partir de 2009 avec sa compagnie, Le Théâtre des Tarabates, et il y est resté plusieurs années, au moins jusqu'en 2014..."Le Théâtre de l'Endive" de Nicolas Saumont, créé en 2012,  était également domicilié à cette adresse.

Philippe Saumont raconte dans quel état il a trouvé ce local en 2009 : "Il y avait énormément de vieux trucs que nous avons vidés une fois les ouvertures faites. J’ai fait aussi une salle de bain, une cuisine et un toilette handicapé au rez-de-chaussée pour les éventuels publics. Au sous-sol c’était la chaufferie en état de cave. Des dalles ont été faites ainsi que des escaliers en béton. Bref, un sacré chantier mais ça valait le coup. C’est parce que je ne savais pas que c’était impossible que je l’ai fait".(Échanges sur Messenger, 30 mars 2025)

30 mai 2014 Ouest-France

Ce lieu atypique a été repris en 2019 par Swan Thomas qui lui a redonné vie avec une programmation surtout musicale. Le nom du lieu est Au P'tit Robien.

Stage de marionnettes au Petit Théâtre

Les pages jaunes signalent, mais sans donner de dates qu'une autre association aurait été installée au 7 rue de Robien : "Plaisir D'Orient est une association culturelle et de loisirs située au 7 rue Robien à Saint Brieuc. Elle propose diverses activités ayant pour objectif de promouvoir la culture orientale et de favoriser les échanges interculturels. Les membres peuvent participer à des cours de danse, de musique, de cuisine et de calligraphie, ainsi qu'à des événements organisés par l'association tels que des spectacles et des soirées culturelles". 
 
Ancien local rue Lemonnier
 
A l'écart, dans une cour intérieure entre le boulevard Hoche et la rue Lemonnier un grand bâtiment en briques apparentes est ce qui reste des vastes établissements de récupération Pradat.

Ce bâtiment a été reconverti en plusieurs appartements se situant au dessus de garages. La toiture en zinc offre des ouvertures qui permettent d’apporter de la lumière à l'étage. Des balcons métalliques contemporains ont été ajoutés sur la façade ouest.

Entrée arrière, boulevard Hoche. Photo RF


Vue aérienne du bâtiment entre le bld Hoche et la rue Lemonnier


 
Ancien commerce de récupération, 8 rue Lemonnier
Au 8 de la rue Lemonnier, un bâtiment est reconverti en habitation. C’est un bâtiment commercial des années 20 (1925), dont la première destination était le commerce des peaux de renards et la seconde la récupération de ferraille et autres matériaux (Entreprise de Ludovic Le Gall). Deux amis ont racheté ce local il y a quelques années et l’ont divisé pour en faire deux logements. Ils ont abattu le fond de la construction et apporté de la terre pour créer les deux jardins. 
 
8 Rue Lemonnier. Photo RF 2021

Vue aérienne des deux habitations avec les jardins à l'arrière

 

Ancienne entreprise « Armor Étanchéité », rue André Gide

Rue André Gide, juste à côté du traiteur Ferchal, une partie du bâtiment de l’entreprise « Armor Étanchéité » (puis Imprimerie Jacq) est reconvertie en deux appartements depuis 2019. M Ferchal nous apprend que c'était la réserve de l'ancienne épicerie qui se trouvait à l'emplacement actuel du salon de coiffure. L'épicerie était sur la rue Jules Ferry mais sa réserve donnait sur la rue André Gide.
 
Rue André Gide. Photo RF


Ancien dépôt des P.T.T, 7 rue de l'Ondine

Au 7 rue de l’Ondine se trouve un bâtiment en briques et poutres métalliques apparentes, transformé en maison particulière. C'était un ancien dépôt des P.T.T construit dans les années 30. 

Nous possédons quelques renseignements car le 5 septembre 1932, M. Louis Crescenci, directeur des Postes et Télégraphes des Côtes-du-Nord, adressa au préfet une demande concernant le dépôt d’essence installé dans le bâtiment servant à la fois de magasin et de garage.

Le directeur précisait dans son courrier : « trois véhicules automobiles sont affectés aux services des constructions et dérangements des lignes téléphoniques et à la poste automobile rurale ». L’utilisation de ces véhicules nécessite un approvisionnement en essence par fûts de 200 litres.

L’intérêt pour nous réside dans les plans trouvés aux archives départementales qui sont joints à cette demande d’autorisation (voir les autres plans dans l'article consacré à la Rue de L'Ondine).

 
Rue de l'Ondine. Photo RF

Dépôt P.T.T rue de l'Ondine. Série M. 5M89 installations classées. Archives départementales.

 
 
 
Anciens établissements Le Feuvre, impasse Jules Ferry
Dans la rue Jules Ferry, au bout d’une petite impasse du même nom, proche de l’agence du Crédit Agricole, un bâtiment des anciens établissements Lefeuvre (fabriquant de caravanes) a été transformé et rénové pour accueillir cinq appartements, tous au rez-de-chaussée. Un très grand garage couvert a été conservé. L’ensemble est bardé de panneaux métalliques.

Impasse Jules Ferry. Photo RF

Vue aérienne de l'impasse Jules Ferry

 
 
Local, 9 rue Danton
 
Une maison contemporaine originale se trouve face au garage Peugeot, dans la rue Danton, au numéro 9. Le caractère industriel est marqué par l’emploi d’un habillage métallique sur le pignon ouest et de plaques d’acier vieilli sur le côté rue.
 

Rue Danton. Photo RF
 
 
Local 5 Rue de Trefois
 
Au numéro 5 B de la rue de Trefois, une très belle façade sur rue est la partie visible d’un projet de rénovation d’un bâtiment caractéristique de l’art-déco. 
 
Le permis de construire a été déposé le 27 décembre 1949 par M. Mérienne pour construire un atelier.
 

Rue de Tréfois. Photo RF



1949. Demande de permis de construire. M. Mérienne. 2 T 76 Archives municipales.

 
 
1949. Demande de permis de construire. M. Mérienne. 2 T 76 Archives municipales.

 
1949. Demande de permis de construire. M. Mérienne. 2 T 76 Archives municipales.

 
D’une certaine manière, on peut aussi considérer que de nombreux bars-restaurants du quartier sont aussi des exemples de reconversion d’un lieu de commerce en habitation. On ne pourrait tous les citer puisque des 27 bars recensés, il ne reste plus guère d’établissements qui ont gardé une fonction commerciale (bar ou restaurant). 
 
Ce petit tour d’horizon montre comment un quartier ne cesse de se recréer en revivifiant les formes héritées du passé pour les adapter aux besoins et aux désirs du présent.


Racontez-nous votre maison

Si vous habitez dans un ancien local commercial ou industriel du quartier, racontez nous l’histoire de ce bâtiment et comment vous y vivez :

Pouvez-vous nous dire les dates de construction du bâtiment d'origine et celles de la rénovation?
Si vous êtes le propriétaire, à qui avez-vous fait appel pour la reconversion du bâtiment et pour sa rénovation ? Etes-vous satisfait d’habiter dans un ancien bâtiment industriel ? S’est-il passé des événements importants dans ce bâtiment ? Reste-t-il des éléments de ce passé industriel ou commercial? Lesquels ? Comment cette maison a-t-elle évolué au fil du temps (extension) ? Etes-vous satisfaits ou non de votre habitation et pour quelles raisons (éléments de caractère patrimonial, matériaux, jardin, superficie, proximité de commerces et services, logement adaptée aux familles ou autre, économe en énergie) ?

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Autres articles à lire

Les établissements de récupération Pradat, rue Lemonnier, cliquer ici

Caravanes Lefeuvre, cliquer ici

Le Gall, récupérateur rue Lemonnier, ici

Histoire de la rue de l'Ondine (dépôt P.T.T et autres curiosités),cliquer ici

Les garages de Robien, cliquer ici

 

 

Sources

Documentation accessible sur le blog du C.A.R. Anciens journaux du Comité d'Animation Robien

 

Renseignements fournis par David Gobé pour sa maison du 8 de la rue Lemonnier.

 
Renseignements fournis par M. Ferchal pour ses appartements de la rue André Gide.
 
Permis de construire 1949. Rue de Tréfois. Archives municipales

 

Avec les contributions de Didier Le Buhan, Michel Le Borgne, Xavier Pageot, Claude Le Sayec, Mary Simon, Guillaume Agouf...

 

 

 

dimanche 23 mars 2025

La famille Watrin, des industriels forains en Bretagne.

Cet article est lié au départ à l'histoire des fêtes foraines dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, puis plus largement aux autres fêtes foraines du secteur de Saint-Brieuc et de Bretagne. 

M. Watrin à droite en 1959.

La famille Watrin est une très grande famille d'industriels forains depuis le début du 19e siècle et a de profondes attaches dans l'Ouest de la France et en Bretagne.

Cet article est écrit à partir d'articles de presse, de forum Facebook et de recherches sur un site de généalogie, il ne prétend pas faire le tour complet de l'histoire de la famille Watrin et ne demande qu'à être complété avec le formulaire de contact...(Merci à Alfred Watrin qui nous a contacté en janvier 2025!)

Les familles Watrin et Audroin sont associées par le mariage de Gabrielle Georgette Audrouin, fille de Dominique et Juliette Audroin qui s'est mariée avec Georges Watrin, directeur d'une attraction d'auto-tamponneuse. 

 

1ère génération

Jean-Louis Watrin (1833)

Jean-Louis Watrin est né le 24 septembre 1833 à Vernéville en Moselle. Il était marchand confiseur forain. Marié avec Françoise Lamiable, il aura un fils appelé lui aussi Jean-Louis.

 

2ème génération

Jean-Louis Watrin (1859-1908)

Jean-Louis Watrin est né le 25 avril 1859 à Scy-en-Moselle. Il était marchand confiseur forain. Il se marie avec Catherine Céline Munier le 5 février 1878 à Gondrecourt en Meurthe-et-Moselle. Le couple aura plusieurs enfants, dont Léon (industriel forain, voir plus bas), Louise (directrice de cinéma), Raoul, né en novembre 1890 (industriel forain), Laurence née le 13 octobre 1895 à Baccarat en Meurthe-et-Moselle (artiste de théâtre).

C'est à Léon Watrin, son fils aîné, que l'on doit de connaître les débuts de son père qu'il raconte dans un entretien avec un journaliste de La Dépêche de Brest le 10 janvier 1937 : "Avant 1870, mon père tenait "un métier" à Metz. Pour ne pas devenir Allemand, il a abandonné tout ce qu'il possédait. Il est rentré en France". (La guerre de 1914 fut une deuxième catastrophe pour la famille car la bourgade de Conflans-Jarny fut anéantie sous les obus).


Le Musée national

La famille Watrin va circuler en Belgique et en Hollande avec un musée ambulant dans le style du Musée Grévin. Les épisodes présentés étaient surtout ceux de la Guerre de 1870. 

En 1896 survint un évènement qui allait décider de la suite de la vie familiale :"Le séjour en Hollande fut désastreux. Tout le pays était alors germanophile. notre boutique fut véritablement assiégée par une foule en folie. Il fallut partir. Et c'est ainsi que de Hollande, nous sommes venus à Rennes, mais oui, comme cela, d'un trait".

Le 30 mai 1898, au moment de la Foire de la Trinité, le Journal de Paimpol signale la présence du "grand musée, genre Grévin, contenant 150 sujets d'une réelle valeur artistique et représentant dans un agencement des plus heureux, les personnages les plus connus de l'histoire, de la politique, des arts...". L'attraction de la famille Watrin revient en 1899 et elle est présentée comme un "musée historique et mécanique, activant par une machine à vapeur, un grand nombre de sujets représentant des scènes diverses".

Le journal La Dépêche de Brest dans son édition du 10 juillet 1900 évoque "La grande exposition du Musée national" de M. Watrin. Ce musée ambulant comprend 200 personnages en cire, grandeur naturelle.

Watrin 10 juillet 1900

D'autres musées de cire tournent sur les fêtes foraines en Bretagne comme en juin 1903 à la Foire de la Trinité à Paimpol ce musée des arts criminels et des sciences et des arts...

 

Le cinématophone Watrin

En Bretagne, il faut trouver une nouvelle occupation en complément du Musée de personnages en cire et ce sera un ancêtre du cinéma parlant, le cinématophone. La première séance aurait eu lieu en 1900, Place de la Liberté à Brest, mais aucune trace dans la presse ne vient encore confirmer cette date. "Quand le film se déroulait, nous passions simultanément au phonographe un rouleau car il n'était pas encore question de disques. Naturellement les paroles ne suivaient le film que d'une façon assez approximative. Mais la nouveauté de l'attraction suppléait à tout."

Par contre, le premier article trouvé dans la presse concernant "le grand salon du cinématophone" est dans Ouest-Eclair où cette attraction a fait forte impression à la fin du mois de mai 1901 à Rennes.

Ensuite dans Le Publicateur du 16 juin 1901, on trouve le compte-rendu de ce spectacle "absolument nouveau" qui se déroule à Saint-Brieuc et où on peut voir des vues de l'Exposition de Paris 1900, "son succès s'est déjà affirmé dans les villes où il s'est arrêté"...

Le cinématophone.16 juin 1901

En août et septembre 1901, le cinématophone est à Brest, en octobre à Carhaix et en décembre à Landivisiau.

Watrin 10 août 1901 Brest

 
Watrin 5 septembre 1901 Brest

Watrin 30 octobre 1901 Carhaix

En mai 1902, le journal de Paimpol présente le cinéma Watrin comme une attraction majeure de la Foire de la Trinité : "Le salon du cinématophone, nouvel appareil à projections animées, différant complètement de tous les cinématographes connus. Le riche établissement de M. Watrin sera sans contredit l'une des plus grandes attractions de la foire. le succès qu'il a obtenu dans toutes les villes où il est passé en est d'ailleurs un sûr garant."

Watrin 18 mai 1902 Journal de Paimpol

En mai 1903, en plus de l'activité de cinéma, on signale que M. Watrin vient d'acquérir la nouvelle attraction appelée Looping the loop qui fut présentée pour la première fois en France par le Cirque Rancy le 15 mars 1903.

Watrin 3 mai 1903 Dépêche de Brest
Image Circus Parade, lien ici

Toujours à Paimpol, en 1903, le cinématophone enthousiasme le public avec des images animées qui ont "une netteté et une précision qui donnent l'illusion complète du naturel".

Watrin 14 juin 1903 Journal de Paimpol

En octobre 1903, le journal L'éclaireur du Finistère évoque la présence du "cinématophone" de M. Watrin à Morlaix. M. Watrin s'équipe également d'un appareil pour filmer les évènements locaux et les projeter ensuite, le succès est garanti ! 

En décembre 1904 à Saint-Pol de Léon M. Watrin donne une grande séance de gala avec Le Chat Botté, féérie en couleurs en sept actes, et le voyage de M. Doumergue, ministre des colonies à Morlaix. Quelques jours plus tard, la presse fait état de manifestations "assez bruyantes" lors de la projection du film montrant M. Doumergue. M. Watrin sera même contraint de quitter la ville car ce programme provoque des troubles à l'ordre public !

Un autre cinéma va bientôt concurrencer le cinématophone, il s'agit de l'Impérial bioscope de M. Audrouin, un autre forain qui fera parler de lui en Bretagne...

Jean Watrin décède en mars 1908 dans sa roulotte à Brest, le jour du mariage de sa fille ! L'article de La dépêche de Brest nous fait mieux percevoir le tragique de la situation.

Décès de Jean Watrin 25 mars 1908 Dépêche de Brest

Dans les années 1910, Jean de Trigon, un morlaisien raconte dans ses mémoires que "Les attractions ne manquaient pas à Morlaix ! Une innovation due à l’ingéniosité de Watrin fit sensation. Un compère éloquent le présentait d’une manière pompeuse : « Le cinématographe animé de la parole » (sic)".

 

A vérifier

On note à Brest en janvier 1891, le décès de Marie Watrin, célibataire, sans profession, 89 ans, est-ce de la famille ? 

De même, le décès de Georges Watrin, 15 ans, résidant sur le Champ-de-Bataille à Brest (lieu de la Fête foraine) est mentionné le 16 janvier 1910.

 

3ème génération

Louise Watrin (1878-1936)

Louise Watrin, fille de Jean-Louis Watrin, est née le 22 mars 1878 à Gondrecourt en Moselle. Elle se marie à Brest le 24 mars 1908 avec Henri Coutaret, fils d'un marchand ambulant. Louise Watrin est la directrice du cinéma Watrin, un cinéma ambulant.

Toute la famille Coutaret-Watrin va travailler dans le cinéma Le Casino à Puteaux, en région parisienne, où ils vont déménager. Raymond, le fils né en 1909 à Douarnenez, est opérateur de cinéma, comme son frère Roger, né en 1910 à Rennes, idem pour l'autre frère Achille. Louis Coutaret, directeur du Casino, est élu conseiller municipal à Puteaux sur une liste socialiste en 1925 et en 1929. Plus tard, en 1933, il lance L'Aviatic Cinéma au Bourget.

Le décès de Louise Watrin le 28 mai 1936 à son domicile 10 rue Rigaud, au Bourget, va faire l'objet de plusieurs publications. Son corps sera rapatrié en Bretagne à la gare de Brest et la cérémonie se déroulera à l'église Saint-Martin. Elle est inhumée au cimetière de Brest.

Décès de Louise Watrin 2 juin 1936 La Dépêche de Brest

Raoul Watrin (1890-1963)

Raoul Watrin, fils de Jean-Louis Watrin et Céline Munier, est né le 3 novembre 1890 à Château-Thierry dans l'Aisne.

Raoul Watrin, recensement militaire. 1910

Raoul travaille sur les fêtes foraines avec son frère Léon. Ils ont un manège appelé "La Chenille". Raoul est décédé le 11 janvier 1963 à Concarneau à l'âge de 72 ans.


Laurence Watrin (1895)

Laurence Hélène Watrin est née le 13 octobre 1895 à Baccarat en Meurthe-et-Moselle. Elle se marie avec Raoul Mottard, né sur le Champ-de-Foire à Tours en 1890 et décédé à Pleubihan le 28 avril 1956. Son mari est marchand forain et Laurence Watrin deviendra artiste de théâtre.


Léon Watrin (1886-1946)

Léon Auguste Watrin est né le 23 décembre 1886 à Gondecourt dans le département de Meurthe-et-Moselle. Il a toujours vécu dans le monde forain avec ses parents d'abord. (voir plus haut l'histoire de son père Jean-Louis Watrin)

Au décès de son père en 1908, il reprend l'activité. Par exemple le 10 juin 1913 à Rennes, Ouest-Eclair mentionne le cinéma ambulant de M. Watrin (Léon) sur le Mail. Il se marie le 1er février 1910 à Landerneau (Finistère) avec Léonie Mottard (1888-1958). Léonie Rosalie est née le 1é septembre 1888 à Chateaubriant en Loire-Inférieure (devenue Loire Atlantique)


L'acte de mariage est conservé à Landerneau (3E117 registre des mariages) et disponible en ligne sur le site des archives municipales, 7e vue sur 35 registre de 1910 (voir ci-dessous ou cliquer ici). Les témoins sont 4 personnes du monde forain : Paul Festemberg 37 ans Brest, Victor Le Calvez 25 ans Landerneau, Henri Bettancourt 27 ans Landerneau, Laurence Mottard 23 ans, soeur de la mariée.

 


Le couple aura quatre enfants, Georges (né en 1910), Nadia (née en 1914), Robert Maxime et Odette.

Au moment de la Guerre 14-18, Léon Watrin est incorporé dans le 19e régiment d'Infanterie et ensuite il est désigné comme metteur au point chez l'aviateur Blériot qui travaille pour l'aviation militaire à Buc. 

Après la guerre 14-18, Léon Watrin songe à créer une attraction nouvelle. Pour cela il observe les jouets d'enfants et comme Léon Watrin est un chercheur inventif, maitrisant parfaitement les secrets de l'électricité, il va mettre au point Le moulin hanté, Le skid, Les glissades suédoises, L'autodrome, Le radio-skooter.

L'attraction des glissades suédoises est opérationnelle dans les années 20. Elle est mentionnée sur le Champ-de-Foire de Lamballe le 20 juin 1927. L'autodrome Watrin est une attraction très en vogue à la foire du Champ-de-Bataille de Brest en décembre 1929. A Saint-Nazaire en septembre 1931, M. Watrin est là avec son Radio-Car, The Bobsling et le Skid.

Dans le Journal Républicain de Morlaix, on signale le 30 septembre 1933 à la Foire Haute de Morlaix Place des jacobins L. Watrin avec "Le train fantôme" et Place Cornic avec l'autodrome. 

Dans les années 40, comme à la Foire du Liège à Dinan en 1943, Léon Watrin est présent avec La Chenille.

Léon Watrin vend certaines attractions en Angleterre où la construction est réputée et met au point une nouveauté pour la grande Exposition internationale de Paris.

Ce passionné travaille parfois jusqu'à 16 heures par jour mais n'abandonnerait son métier pour rien au monde.

Léon Watrin décède le 12 février 1946 à Rennes. 


4ème génération

Nadia Watrin (1914-1999)

Nadia Suzanne Watrin est née le 15 octobre 1914 à Le Relecq-Kerhuhon dans le Finistère. Elle est la fille de Léon Watrin (né en 1886). Elle se marie à Douarnenez en août 1935 avec M. Chevalier. Elle est décédée le 9 avril 1999 à Concarneau (29).

Mariage Nadia Watrin 14 août 1935

 

Georges Watrin (1910-1989)

Georges André Watrin est né le 30 (ou 31) octobre 1910 à Auray dans le Morbihan. Il est le fils de Léon Watrin (né en 1886). Georges Watrin s'est marié avec Gabrielle Georgette Audroin

En 1947, on possède une trace d'archive de Georges Watrin avec son radio-skooter à la Fête foraine de Dinan, sur la Place Duguesclin.
Les autres industriels forains bien connus dans le secteur sont également présents. Le long de la rue du tribunal on a : N° 23
Radio-Skooter Watrin, n°28 chevaux de bois, n°8 chenille enfantine, , n°4 Le dragon, chenille, n°3 Le cyclone, en bas en partant de la gauche stand de tir, loterie, manège,  sous le n°20, M. Winand ; Train du plaisir, Audroin, Salvat loterie Le Chat botté, M. Pasquier jeux mécanisés ; tout à fait à droite n°1 Radio-Skooter Hoffmann.

1947 Dinan Place Duguesclin. Publié sur le Facebook Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs

G.Watrin à gauche et M. Audroin à droite. 9 janvier 1959 Ouest-France
 

En janvier 1959, on trouve Georges Watrin, à la tribune d'une réunion syndicale des industriels forains à Rennes. M. Watrin a exercé la fonction de délégué régional et d'administrateur du syndicat. Il sera toujours très présent dans les réunions syndicales en Bretagne.

Watrin. Ouest-France 1971

Sur la photo ci-dessus, tout à fait à gauche, on le retrouve en 1971 à Dinan lors d'une réunion avec ses collègues industriels forains.

En juin 1960, M. Georges Watrin et Charles Janselme sont les deux assesseurs de la réunion syndicale qui se tient à Saint-Brieuc. On note à cette réunion que depuis mai 1960, tous les forains ont droit à la carte d'identité nationale même s'ils n'ont pas de domicile fixe.

23 juin 1960 Ouest-France

A Loudéac en 1955

 

Une nouvelle attraction pour la foire de Loudéac avec le Cyclone de M. Watrin, un habitué de la fête.

M. Watrin au montage de son Cyclone. 9 avril 1955 Ouest-France

G. Watrin pour la foire de Rennes 7 août 1960, publication dans "Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs"

Des communions à Saint-Brieuc en 1955 et 1961.

Communion Watrin 18 juin 1955 Ouest-France
 

En juin 1955, Gilbert et Daniel Watrin font leur communion à la chapelle de Nazareth à Saint-Brieuc avec leurs camarades Daniel Dauvier et André Audroin, Mariannick et Joëlle Briand. Chantal Watrin figure aussi sur la photo. Gilbert Watrin et Joëlle Briand ne le savent pas encore mais en avril 1966, ces deux-là seront mariés à Dinan !

Quelques années plus tard, en juin 1961, c'est au tour de Chantal-René Watrin de faire sa communion solennelle, tandis que Monique Dauvier, Josette Briand et Marie-Claire Figuier effectuaient leur confirmation


Grande fête à Morlaix. 1955

En septembre 1955, dans le quartier de Saint-Mathieu, on se prépare aux grandes fêtes. L'autodrome Watrin est en plein montage et un bal clôturera la fête le lundi sur cet autodrome.

Montage de l'Autodrome Watrin. 29 septembre 1955 Morlaix. Ouest-France

Un match de foot à Dinan en 1961

Il est habituel qu'à la fin des foires du Carême à Dinan, les vétérans du stade dinannais rencontrent l'association Sportive des Forains en faveur d'une bonne oeuvre, le Bureau d'Aide sociale. En mars 1961, l'équipe des forains est composée de Fouillen, Audroin, Janselme, Malmanche, Bozec, les quatre frères Musset et de Watrin.


Les forains sur la Place de Robien en 1967

Sur ce plan établi par la municipalité de Saint-Brieuc pour indiquer le placement des marchands forains en 1967, on découvre les noms des habitués des fêtes foraines du quartier de Robien : Tricoire, Hoffmann, Mouton, Figuier, Watrin avec son auto-skooter...

 

Foire de Vitré 1969

En 1969, à la Foire Saint-Georges de Vitré on retrouve la famille Watrin avec l'auto-scooter.

Auto-skooter Watrin à Vitré 1969 photo Ouest-France publiée dans "Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs"

 

Foire du Liège à Dinan 1971

Ci-dessous un ticket pour des réductions à la Foire du Liège de Dinan en 1971 avec les autos-skooter Watrin. Document envoyé par Lorette Lafosse et publié dans le Facebook "Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs".

Pendant la fête foraine de l'hiver 1975-1976, Gilbert Watrin est enregistré avec son auto-skooter (qui sera vendu à cette époque à Michel Escroignard). Gabrielle Watrin tenait un stand de loterie pour enfants.

Photo, de l'auto-skooter au Parc des promenades à St Brieuc, parue dans Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs.

En juin 1973 à Saint-Brieuc, Édouard Quemper, premier-adjoint, coupe le ruban de la fête foraine sur la place de la Liberté, sous la conduite de M. Watrin, président des industriels forains.

M. Watrin à droite. Saint-Brieuc 12 juin 1973 Saint-Brieuc

Voici une caricature de M. Watrin parue dans la page de Ouest-France édition de Morlaix en novembre 1973. La légende dit : "Une des figures les plus populaires chez les forains, M. Georges Watrin"

Georges Watrin 22 novembre 1973 Morlaix

5ème génération

Sur le Champ-de-Mars à Rennes. 1971

Deux articles de Ouest-France font la part belle à la jeune génération d'industriels forains. Gilbert Watrin en fait partie.

Gilbert Watrin en 1971

Gilbert Watrin à l'arrière plan, avec ses collègues en décembre 1971
Sur la gauche l'auto-skooter Watrin. Photo Musée de Bretagne

Ci-dessus, une photo de Charles Barmay sur la fête foraine du Champ-de-Mars de Rennes en janvier 1963, avec sur la gauche l'auto-skooter Watrin. 

 

Témoignage

En janvier 2025, Alfred Watrin a apporté ce témoignage qui a permis d'apporter des précisions dans la généalogie de la famille :

"Je suis le petit fils de Léon Auguste Watrin et de ma grand mère Léonie Mottard. Ils n’ont pas eu deux enfants comme c’est marqué dans l'article mais ils ont eu quatre enfants donc Robert Maxime Watrin, le plus jeune de la famille et il y a ma tante Odette Watrin qui était mariée avec mon oncle Loizé, ils ont eu deux enfants : ma cousine Brigitte et mon cousin, Serge Loizé. Moi je suis le fils de Robert Maxime Watrin, le plus jeune de la famille Watrin. Léon est motard. Je m’appelle Alfred Léon, Georges est mon frère et il s’appelait Laurent, Maxime Watrin et ma sœur s’appelait Éliane Laurence Watrin."

 L'enquête continue

Ce dessin de la peintre Yvonne-Jean Haffen a été donné à la Ville de Dinan par la Société des Amis du Musée et de la Bibliothèque de Dinan. Il reste à trouver à qui appartenait ces chevaux de bois présents à la fête foraine qui se tenait alors sur la Place Dugusclin. En comparant avec le cheval cambré de ce manège de la famille Watrin (à Morlaix en 1955) on peut penser que ce sont les mêmes chevaux... A confirmer car un manège de chevaux de bois ayant appartenu à un des petits-fils de Louis et Marguerite Hoffmann, tournait en Bretagne entre les deux guerres mondiales...


Watrin à Morlaix 1955 Ouest-France

Si vous avez des documents ou des témoignages à apporter sur la famille Watrin et les familles d'industriels forains de Bretagne, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page, en laissant votre adresse mail. 

 

Ci-dessous, deux adorables enfants accompagnant l'article sur Léon Watrin à Brest en 1937... Qui les reconnait ? Merci d'utiliser le formulaire de contact.


 

A suivre, d'autres familles d'industriels forains 

en Bretagne :

 

La famille Audroin, cliquer ici

La famille Chira, cliquer ici

La famille Coéffic, cliquer ici

La famille Descamps, cliquer ici

La famille Drouet, cliquer ici

La famille Figuier, cliquer ici

La famille Greneux, cliquer ici

La famille Hoffmann, cliquer ici

La famille Mouton, cliquer ici

L'histoire de Romain Mouton, appelé le Père Mouton, cliquer ici

 

 

Pour lire l'article sur les Fêtes foraines à Robien et dans le secteur de Saint-Brieuc, cliquer ici

 

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Sources

Nombreuses recherches dans les archives de Ouest-France et du Télégramme. 

Sur Généanet, Georges Watrin, cliquer ici

Sur Généanet, Léon Watrin, cliquer ici

L'histoire du cinéma à Saint-Brieuc, blog de l'histoire de Robien, cliquer ici

Raoul Watrin, recensement militaire, cliquer ici 

Sur Généanet, Laurence Watrin, cliquer ici

Sur le site le Maitron, Louise Watrin mariée à Gaston Coutaret, cliquer ici

L'histoire de L'Aviatic Cinéma, cliquer ici

L'arrivée du cinéma à Morlaix. 1895. Emmanuelle Danielou. Cliquer ici 

Facebook "Forain d'autrefois", cliquer ici 

Facebook "Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs", cliquer ici

Jean de Trigon. Morlaix avant la guerre. Souvenir d’un morlaisien. Imprimerie de la Presse libérale, 4 rue du Château, Brest. 1937

 

 

L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts ...