lundi 6 novembre 2023

La famille Chira, des industriels forains en Bretagne.


Cet article est lié au départ à l'histoire des fêtes foraines dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc, puis plus largement aux autres fêtes foraines du secteur de Saint-Brieuc et de Bretagne. 

La famille Chira est une grande famille d'industriels forains depuis le début du 20e siècle et a de profondes attaches en Bretagne.

Cet article est écrit à partir d'articles de presse et de recherches sur un site de généalogie, il ne prétend pas faire le tour complet de l'histoire de la famille Chira et ne demande qu'à être complété (avis aux personnes intéressées en utilisant le formulaire de contact !).

 

La famille Chira dans l'Ouest

Depuis une centaine d'années, dans la presse locale en Bretagne, on retrouve de nombreuses traces de la famille Chira : Jacob Chira à Laval en décembre 1920 ; Philippe Chira à Rennes ; Constant Chira domicilié à Morlaix en 1944 ; Alphoncine Chira, 23 ans, à Douarnenez en 1939 ; Georges Chira, 29 ans en 1949 à Rennes ; une annonce pour le mariage de Lucien Chira et Gisèle Guillouzo, marchande foraine à Baud...

Remontons dans la généalogie d'une branche venue d'Allemagne pour voir comment cette famille Chira est arrivée dans l'Ouest.

 

Les Schira en route vers l'Ouest...

Un ancêtre d'une branche familiale où l'on retrouve de nombreux forains est Jean-Frédérix Schira, né le 8 novembre 1744 en Allemagne. Il était relieur itinérant et vagabond.

Il va avoir un fils, nommé Frantz-Karl Schira qui quitte l'Allemagne et meurt en France, dans le Gers en 1890. Au moment de son décès, son prénom a été francisé et il est devenu François-Charles.

Son fils, Philippe Chira (le nom de famille a été lui aussi francisé en Chira) est né le 8 octobre 1851 dans la Loire, il est vannier ambulant et il décède dans le Calvados. La famille Chira est arrivée dans l'Ouest...

Philippe a un fils nommé Joseph Philippe Chira, né le 24 avril 1878 dans l'Aveyron, vannier et marchand forain.

Joseph Chira

Il tenait une boutique et a beaucoup fréquenté les fêtes de Normandie avant d'accompagner son fils Jean qui exploitait une loterie. Comme le titre de l'article de Ouest-France ci-dessous l'indique, Joseph comptera 190 descendants, un chiffre record. L'article se conclue ainsi : "Les Chira, des gens forts sympathiques et affables".

Joseph Chira est décédé à Saint-Lô en 1971.

Joseph Chira, Jean Chira. 27 septembre 1967 Ouest-France

Joseph Chira et son épouse Marie Chelet vont avoir 14 enfants dont l'aîné est Pierre Chira, né le 27 décembre 1896.  Beaucoup d'entre eux vont continuer d'exercer dans le monde forain et seront fidèles à la Bretagne, comme par exemple Philippe (marchand forain), Jean (marié à Dol de Bretagne en 1942, il tenait une loterie), Constant (inhumé dans le Morbihan), Alphoncine (décédée à Vannes), Pierre (né à Antrain) et Georges (né à Fougères).

 

Georges Chira

Georges Chira est un industriel forain qui était bien connu en Bretagne. Il est né le 22 novembre 1918 à Fougères en Ille-et-Vilaine.

Il s'est marié à Saint-Brieuc le 7 décembre 1939 avec Marie Gilberte Hornec (1919-2001). 

Ci-dessous, une très belle photo de famille publiée sur Instragram. On y voit à gauche Gilberte Hornec, au centre Georges Chira, à droite Alphoncine Chira, dite Foncine. Il reste à identifier les enfants...

Photo sur le compte voyageursdantan. Instagram

En 1949, La presse indique qu'il est forain à l'angle de la rue Saint-Hélier et du boulevard Laënnec à Rennes.

En novembre 1973, la presse fait état d’un grave accident de la route où trois membres de la famille Chira ont été blessés. "Georges Chira, 54 ans, domicilié à Saint-Malo, circulait dans son véhicule par temps de brouillard et il a heurté une voiture. Le conducteur et ses deux passagères, Gilberte Chira, son épouse et Louise Chira, ont été blessés".

Georges Chira est décédé le 4 février 1997 à Noyal-Châtillon-sur-Seiche (35) à l'âge de 78 ans.

 

Les Chira et la loterie

La famille Chira, longtemps ancrée dans les Côtes-du-Nord s'est spécialisée dans les stands de loterie, une activité qu'elle va tenir sur quatre générations. Interrogés à Saint-Brieuc au début des années 2000, Sammy et Alan Chira ont recueilli des souvenirs transmis par leurs parents et grands-parents qui exerçaient dans les années 1900 :

"Dans les années 1900, la fête était plus familiale, avec des bals et des vins d'honneur. Les grands-parents se déplaçaient en carriole tirée par des chevaux, dans la région de Rennes. Les Chira tenaient déjà les stands de loterie où on gagnait surtout des poupées espagnoles en porcelaine et de la vaisselle.

Vers 1950, mes parents ont vendu la carriole et ont acheté un camion, beaucoup plus spacieux et confortable. Ce camion faisait office de stand. De par leur nouvelle mobilité, ils ont pu se déplacer hors du département des Côtes-du-Nord.

Les années 60 ont vu apparaître les premiers manèges d'enfants, sans moteur. Les gens poussaient la machine ". 

Dans les années 40, comme à la Foire du Liège à Dinan en 1943, Philippe Chira est présent avec Les vagues de l’Océan

Dans les années 60, Jean Chira avait une loterie et on le retrouve dans les fêtes à Quimperlé et Brest.

Et dans les années 70, en septembre 1972 à la Foire Angevine, on trouve François Chira, responsable du stand de loterie (déjà là en 1967) pendant que Philippe Chira tient le manège Hully-Gully, le Para-Tropper est aussi tenu par la famille Chira.

 

 

L'étonnant baptême de Paulette Chira en 1958

Baptême de Paulette Chira. 25 août 1958 Ouest-France

En 1958 à Château-Gontier, les forains sont venus nombreux à l’occasion des fêtes de la Vierge. Ils se retrouvent au pied de l’autel de la Vierge pour la consécration à Marie de la petite Paulette Chira, née le 20 janvier 1956 à Rennes, benjamine d’une famille dont les trois autres enfants ont été baptisés avec le même cérémonial à Chateaubriand, Cesson et Fougères. Paulette Chira, vêtue d’une robe de dentelle blanche se tient devant ses parents M et Mme Valentin Chira. Son parrain est Philippe Chira, son oncle (dit Nono).

La cérémonie à peine terminée, tous les hommes ont pris leur fusil et ont tiré en l’air avant qu’une pluie de dragées s’abatte sur la place… Un repas de plus de cent couverts a ensuite été servi sur la prairie.

D'après un article de Ouest-France du 25 août 1958.

 

 

Les manèges Chira

Dans les années 60, Jean Chira a eu un manège appelé Shulz 68 et un autre manège pour enfants appelé le Paratroop-Air...

 

La fête foraine de Combourg 1998.

 

 Ci-dessus, Yann Chira en photo devant sa loterie en 1998, au moment de la fête foraine de Combourg, une étape habituelle.

 


La quatrième génération

Fête foraine Robien. Sammy (20 ans) et Alan Chira. Le Télégramme 15 juin 2001

Sammy et Alan Chira sont nés dans les années 80. Ils sont interrogés dans un article du Télégramme paru le 15 juin 2001 et le journaliste en profite aussi pour raconter l'ambiance bon enfant de la fête foraine dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc :

"La fête foraine de Robien mène bon train depuis la semaine dernière. La place Octave-Brilleaud fleure bon la barbe à papa et les gaufres chaudes ! A peine les enfants sont-ils arrivés sur la place, qu'en un coup d'oeil, ils ont repéré les stands sur lesquels ils vont «se jeter». Les auto-tamponneuses pour les plus kamikazes, le tir au fusil pour les as de la gâchette et les p'tits canards pour les enfants.


Ci-dessous, Alan Chira, gérant de la loterie L’enfer du jeu.

Alan Chira en 2017. Photo Ouest-France

 

Dans l'Ouest, on trouve aussi Jacky Chira qui tient un stand de confiserie, Yann Chira avec un stand de loterie et de pêche aux canards, habitué des fêtes foraines de Guingamp depuis trois générations...


Galaxy, direction Chira. 1982 Lettre de M. Chira, Dinan. Publication Facebook Fêtes foraines de Bretagne et d'ailleurs. 2023

 

A suivre, d'autres familles d'industriels forains 

en Bretagne :

 

La famille Audroin, cliquer ici

La famille Coéffic, cliquer ici

La famille Descamps, cliquer ici

La famille Drouet, cliquer ici

La famille Figuier, cliquer ici

La famille Greneux, cliquer ici

La famille Hoffmann, cliquer ici

La famille Mouton, cliquer ici

L'histoire de Romain Mouton, appelé le Père Mouton, cliquer ici

L'histoire de la famille Watrin, cliquer ici

 

Si vous avez des documents ou des témoignages à apporter sur les familles d'industriels forains de Bretagne, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

 

Pour lire l'article sur les Fêtes foraines à Robien et dans le secteur de Saint-Brieuc, cliquer ici

 

Pour retourner au sommaire du blog, cliquer ici

 

Sources

Nombreuses recherches dans les archives de Ouest-France et du Télégramme.

Site Généanet, famille Chira, cliquer ici

Facebook "Forain d'autrefois", cliquer ici 

 

Il n'aurait pas été juste de mettre en tête d'article le portrait de Jacob Chira mais on ne peut taire son existence. Comme on dit de nos jours, il était très défavorablement connu par les services de police et de justice. Jacob Chira n'est pas arrivé à trouver sa place dans la société et a commis de nombreux délits.

Jacob Chira, né en 1902.

 


 

vendredi 3 novembre 2023

Yann Corlouër, un architecte breton condamné en 1944


Jean-Gabriel Corlouër est né le 14 juillet 1901 à Brest. Il est connu sous le nom de Yann Corlouër. Il a exercé comme architecte à Paris de 1935 à 1937 ainsi qu'à Saint-Quay-Portrieux et à Saint-Brieuc de 1935 à 1942. 

Bureaux de Yann Corlouer à Saint-Quay, 78 boulevard du Maréchal Foch, agence immobilière de nos jours. Carte postale ancienne.

Célèbre pour ses maisons de style néo-normand que l'on retrouve à Saint-Quay et à Saint-Brieuc, cet architecte a fait des choix politiques, dans les années 40, qu'il convient de mettre à jour.

Maison Corlouër. Rue des fusains à Saint-Quay. Photo RF

En effet, ce nom se rattache à un engagement dans la collaboration : pendant l'Occupation, Yann Corlouër fait le choix du parti fasciste de Jacques Doriot, le P.P.F, dont il devient le chef sur le plan local. C'est un antisémite et anti-communiste notoire qui recevait des directives de la Gestapo où une fiche a été retrouvé à son nom avec l'indicatif SR 710 (archives de la Gestapo de Rennes).

Il fuit la Bretagne au moment de la Libération. Son comptable, M. Pottier, qui partage ses choix politiques, est jugé et fusillé en décembre 1944... 

Ci-dessous, l'intervention publique de Yann Corlouër en septembre 1942 au cinéma de Saint-Brieuc, relatée dans le journal Ouest-Eclair, ne laisse aucun doute quant à ses convictions.

23 septembre 1942 Ouest-Eclair
 

La condamnation à mort par contumace en mai 1945

Le 30 mai 1945, Ouest-France publie le compte-rendu des délibérations de la Cour de Justice de Saint-Brieuc. Les autorités ayant perdu sa trace, Yann Corlouër est condamné à mort par contumace le 29 mai 1945. Tous ses biens sont confisqués. A la lecture de l'article, les faits sont effectivement accablants.

 


Yann Corlouër essaie d'échapper aux autorités

L'universitaire Danièle Voldman évoque le travail de Daniel Le Couédic dont les recherches, aux archives du Conseil régional de Bretagne, ont permis de montrer la stratégie employée par Yann Corlouër pour continuer son  activité :
"Au moment de sa condamnation à l’indignité nationale en décembre 1944, il était engagé sous l’identité de Jean Ruffé (du nom de jeune fille de sa mère) dans la Légion étrangère. Son bataillon ayant rejoint la compagnie Rhin et Danube, il reçut la Croix de guerre avec citation et fut promu maréchal des logis. Une fois démobilisé, il s’installa en Tunisie et travailla pour des entreprises du B.T.P sous son nouveau nom. Il fut cependant contraint de révéler son identité lorsqu’il demanda une reconstitution de carrière en vue de sa retraite".


La deuxième condamnation en 1952

Le 24 janvier 1952, Ouest-France publie le compte-rendu du deuxième procès de Yann Corlouër. Retrouvé et arrêté le 30 octobre 1951 alors qu'il se cachait sous une fausse identité, il est interrogé et passe en procès à Paris. Un article du Télégramme, également paru en 1952, évoque les mêmes faits historiques et donne la parole aux Résistants de Saint-Quay  (article en entier ici )



Ouest-France
 


Le Télégramme 26 janvier 1952


Rien de cela ne doit être oublié lorsque l'on découvre le style des maisons Corlouër.

 

Voir aussi

Maisons né-bretonnes dans le quartier de Robien, ici

Abécédaire des architectes de Robien, ici

 

Retour au sommaire ICI

Sources

Danièle Voldman, Directrice de recherche émérite au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, CNRS / Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Punir les architectes collaborateurs. Article en ligne en cliquant ici

Correspondances avec Eric Le Guyader, août 2023.

Ouest-France  30 mai 1945, 24 janvier 1952

Blog de Michel Jounent sur l'histoire de Saint-Quay, avec en particulier la reproduction des articles du Télégramme de 1952 sur le deuxième procès de Yann Corlouër, cliquer ici

Sur le blog de Michel Jounent, on trouve un autre article avec un commentaire de Luc Corlouër. 7 janvier 2012, ici




Les catastrophes du quartier de Robien à Saint-Brieuc


 

Les êtres humains ont toujours été terrifiés par les catastrophes, qu’elles soient naturelles ou non.

 

Nous retrouvons à l’échelle d’un quartier comme Robien quelques catastrophes naturelles : inondation, tempêtes. D’autres sont accidentelles comme cet énorme incendie dû à un court circuit dans l’ancienne clinique Saint-François.

 

Loin d’être un objet de fascination, dans l'histoire d'un quartier, les catastrophes qui ne manquent pas de survenir nous amènent à voir comment on en tire des enseignements. 

C’est ainsi que les tirs de mines finiront par être interdits dans la vallée de Gouédic et que les bâtiments détruits, rue abbé Garnier et boulevard Carnot, seront reconstruits avec des normes plus strictes.

Nous observons aussi la manière dont notre société a constitué un corps équipé pour combattre efficacement les calamités avec les sapeurs-pompiers. Dans tous les cas évoqués, leurs interventions ont été remarquables.

 

 

Inondations dans la vallée de Gouédic. 1880

Les inondations du mois de septembre 1880 ont été terribles et elles ont causé d'importantes pertes à Yves Hinault, meunier au Moulin du Chaix, dans le Chemin des Eaux minérales à Saint-Brieuc  :

Un pont récemment construit en pierres de taille long de 5 mètres sur 3 mètres de large, situé au couchant du moulin a été entièrement démoli jusqu'aux fondements par les eaux.

Le déversoir bâti en pierres de taille, a été enlevé de même jusqu'aux fondements.

Trois ares de terres au bas du déversoir ont été totalement ruinées. La bonne terre a été enlevée jusqu'au fond rocailleux.

L'eau a pénétré dans le moulin à une hauteur de 1m 55.

Moulin du Chaix. Photo RF



Un mort dans l'incendie de la Ferme du Manoir de Robien. 1903

Le corps de ferme du manoir de Robien a complètement brûlé en octobre 1903. Il comprenait une étable, une écurie, un cellier, un refuge à porcs et à moutons. Mais bien plus grave encore, M. François Lemoine, frère du fermier, a péri dans l'incendie. On pense que c'est lui qui aurait déclenché accidentellement ce feu avec une allumette. Tout le foin entreposé s'est embrasé ne laissant pas le temps au malheureux d'échapper aux flammes.

 

Incendie de la ferme de Robien. 6 octobre 1903 La dépêche de Brest

 

Un accident grave évité de justesse à la gare de Saint-Brieuc. 1909

Le 23 janvier 1909, en fin d’après-midi, une pierre pesant plusieurs kilos est tombée dans l’atelier de menuiserie de la gare centrale en passant à travers un vasistas.

Deux ouvriers mécaniciens, Pleux et Méheut, étaient occupés au nettoyage d’une voiture lorsque la pierre est tombée à un mètre d’eux.

Elle provenait d’un coup de mine tiré de la carrière située en face, dans la vallée de Gouédic. C’était un éclat de moellon pesant trois kilos.
La pierre qui a été projetée sur l’atelier est sortie de la carrière exploitée par M. Tradavel, sur la rive droite du Gouédic à une distance horizontale de 80 mètres du bâtiment de la gare.


Un incident du même genre s’était déjà produit le 11 novembre 1907 et venait de la carrière exploitée par M. Laurent. Le rapporteur conclut que « En l’état actuel des choses, il y a danger pour les personnes à stationner sur le terre plein de la gare centrale».L’ingénieur chargé du contrôle de l’exploitation  M. Daubert, l’ingénieur en chef M. Harel de la Noë et le Préfet règleront cette affaire et M. Tradavel sera contraint d’arrêter ces tirs de mines !

Ces accidents se produisent encore de nos jours, pour preuve ces deux exemples : à Morlaix en 2012 (article ici )  dans le Nord en 2014 (article ici )

 



Un commencement d'incendie. 1911

Cet exemple de début d'incendie rue Jules Ferry, chez M. Sébert, marchand de bois, montre la solidarité des gens du quartier réveillés en pleine nuit et qui formèrent une chaine humaine pour alimenter le pompe de la gare.

Sébert à Robien 12 décembre 1911 Ouest-Eclair


Une catastrophe évitée. 1929

Ce n'est pas Notre-Dame qui brûle mais un feu qui se déclare dans Sainte-Anne de Robien en mars 1929. Les pompiers n'ont même pas le temps d'arriver car le début d'incendie est maitrisé par des habitants avec leurs seaux d'eau. Le départ du feu est identifié : la braise d'un ostensoir se communiquant à une chasuble dans une armoire...

Incendie à l'église de Robien 19 mars 1929 La Dépêche de Brest


Une maison, septembre 1929

Au début du mois de septembre 1929, une terrible tornade passe sur la Bretagne. A Saint-Brieuc, la maison du 23 rue Fardel, qui menaçait de s'écrouler, tombe par terre. Dans la rampe des Forges, un immeuble servant de chantier occupé par les magasins Etesse, s'écroule, ainsi qu'une maison en construction à la Croix-Perron dans le quartier de Robien. Mais heureusement, à Saint-Brieuc il n'y a que des dégâts matériels...

19 septembre 1929 Ouest-Eclair

 

Incendie aux Forges-et-Laminoirs.  4 janvier 1935

Le 4 janvier 1935, un violent incendie se déclare à la maréchalerie des Forges-et-Laminoirs de Bretagne, boulevard Carnot. Les premiers secours sont organisés par le patron M. Vaucouleur et par M. Philippe.

Les pompiers se rendent sur place et les "piquets d'incendie" des 71e et 150e sont appelés également. Les dégâts constatés sont importants mais personne n'a été blessé. Ouest-Eclair 5 janvier 1935

Ouest-Eclair 5 janvier 1935



Les bombardements sur Robien en 1941

Un grave bombardement endeuilla le quartier de Robien après la nuit du 28 juillet 1941. Voilà comment  J.B Illio raconte cet évènement dans son Journal de St Brieuc de 1939 à 1945.

"Une bombe éclata dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 juillet à 30 ou 50 mètres du dépôt d’huile et d’essence de la rue Emile Zola. Madame Laizet, femme d’un cheminot, son fils âgé de 23 ans et un autre de 14 ans, furent tués dans leur maison. Un officier allemand dit, dans une conversation, que deux sentinelles allemandes qui gardaient le dépôt d’essence furent tuées".

Le bilan est très lourd.

Laizet François-Marie, né le 26 septembre 1919 à Scrignac (29), employé aux chemins de fer Français, demeurant au domicile familial, rue Emile Zola (tertre Marie Dondaine). Mort pour la France.

Laizet André-François-Marie, né le 11 mai 1928 à Saint-Brieuc (22), frère du précédent, demeurant au domicile familial, rue Émile Zola (tertre Marie Dondaine). Mort pour la France.

Nicol Marie-Jeanne, née le 13 septembre 1895 à Plounézel (35), épouse de Jean-François Laizet, mère des précédents, décédée en son domicile rue Émile Zola (tertre Marie Dondaine).

Quelques pages plus loin, page 18, J.B Illio évoque un autre bombardement qui se produisit en 1942 :

 « Dans la nuit du 25 au 26 mars, des avions lancèrent des petites bombes dans le quartier de Robien, autour des Aciéries de Sambre-et-Meuse. Une maison près de là, dans la rue Jules Ferry, fut atteinte en plein par une bombe, la mère et ses deux garçons tombèrent de l’étage dans la cave, sans grand mal. Cette maison fut reconstruite en 1948-1949. Une dizaine de maisons subirent de petits dégâts. La nuit suivante, plusieurs avions, laissèrent tomber des tracts ; la défense-contre avions tira avec vigueur ».

 


Grosses inondations à Robien. Février 1955 

Des inondations conséquentes ont touché le quartier de Robien en 1955 à la suite de l'effet conjugué de pluies et de la fonte des neiges. Le bas du boulevard Paul Doumer a particulièrement souffert. Les jardins ouvriers qui s'y trouvaient ont subi de gros dégâts.

Les photos ci-dessous ne sont pas de très bonne qualité mais elles donnent une idée de l'étendue des inondations à Robien.

 



Les jardins du Pont de Brézillet (en bas de la rue de Trégueux) sous l'eau.

La prairie de Brézillet, près du stade équestre, remplie d'eau.


Un orage destructeur sur Robien. 1955

Le vendredi 21 octobre 1955, un orage d’une violence inouïe a frappé les Côtes-du-Nord. L’événement fait la Une du journal Ouest-France du 22 et 23 octobre. Dans le bas de l'article on peut lire : Rue de l'Ondine, la maison d'une veuve de cheminots est littéralement soufflée.

 


A la Une de Ouest-France

De nombreuses photos et reportages sont publiés dans les pages intérieures : 


"Depuis longtemps un orage ne s’était abattu sur la région avec la violence de celui qui a causé des dégâts d’une extrême gravité tant à Saint-Brieuc que dans les environs. Le fracas du tonnerre accompagnés de pluies diluviennes et d’averses de grêle avaient réveillé de fort bonne heure les briochins et glacé d’effroi bon nombre d’enfants. Mais à partir de 5h30, les roulements allaient crescendo, se succédant presque sans arrêt. 

Cependant que des trombes d’eau s’abattaient sur la ville noyant bientôt les jardins, les éclairs se multipliaient dans le ciel. Les pannes d’électricité plongeaient la cité dans l’obscurité malgré les efforts d’E.D.F…

Le foudre s’était abattue sur la gare, crevant la toiture de la salle des pas-perdus…"

L'article se poursuit avec la description d'un phénomène à peine croyable : "L'orage avait éclaté à l'heure où les ouvriers se rendaient à leur travail. Plusieurs ont constaté des phénomènes dus à la foudre qui immobilisa certains, cyclistes et piétons sur la route, comme paralysés.

De son côté, le quartier de Robien a vécu « des heures angoissantes ». Sous l’effet d’une déflagration, la maison construite par la famille Goiguenet en 1935 a été « soufflée comme si une bombe était tombée à 50 mètres de là. Malgré soi, on pense à un bombardement à la vue de la toiture mutilée et surtout lorsque s’offre le spectacle des cloisons arrachées, de plafonds crevés, de plinthes tordues et de murs noircis.


 

La façade fissurée de la maison Goinguenet

Mme Goinguenet n’avait pourtant pas été épargnée par le sort. En 1942, son mari mécanicien à la S.N.C.F avait été mitraillé par un avion et tué sur une locomotive, laissant une veuve et un enfant de 10 ans que Mme Goiguenet éleva de son mieux. Âgé aujourd’hui de 23 ans, ce fils travaille à Paris depuis quelques années ».   

Mme Goiguenet louait une chambre meublée à l’étage dont la locataire, heureusement, était absente au moment de l’orage.


La toiture endommagée et les gravas

« Hier matin, Mme Goinguenet considérait l’étendue du désastre. En pleurs, elle nous confiait que toute une vie de travail et souvent de privations avait été réduite à néant par une catastrophe de quelques secondes… Les dégâts dus à la déflagration sont très importants. Les vitres ont été projetées à plusieurs mètres, les séparations arrachées dans les chambres couverts de gravas.  A travers les déchirures de la toiture, la pluie pénétrait dans l’appartement, abimant les meubles qui eux aussi avaient souffert de la déflagration. Le rez-de-chaussée lui même n’a pas été épargné

 

 

La cheminée et la toiture endommagées chez Mme Goiguenet.


La même cheminée de nos jours. Photo RF 2022

Ancienne maison Goinguenet de nos jours

Sur les lieux du sinistre, on retrouve le commandant Morel, inspecteur départemental du Service d’incendie et le lieutenant Hurez, commandant de la compagnie de sapeurs-pompiers.

Le commandant Morel et le lieutenant Hurez chez Mme Goiguenet.

Dans le quartier de Robien, 100 à 150 abonnés ont été privés d’électricité. 

A l’usine Sambre-et-Meuse, un interrupteur de 15 000 volts a été détérioré. Le travail a été suspendu deux heures. A l’usine Glémot, sur le Tertre Marie-Dondaine, une tête de câble a été pulvérisée par la foudre.

 

Parole d'habitant
"Le foudroiement de la maison Goinguenet, je m’en souviens (énorme barouf — et ma chambre d’enfant était devenue toute bleue).
Ma grand-mère, par contre (qui pourtant soutenait toujours qu’elle ne dormait que fort peu)… n’avait rien entendu !"
 
                                      Christian Prigent, juin 2022


Un incendie chez Jean Radenac, boulanger 20 boulevard Hoche. Avril 1957


Permis de construire 2T59 Archives municipales

 

Article du 20 avril 1957 dans Ouest-France.

 

Le feu dans le fournil d'un boulanger boulevard Hoche

Hier soir, M. Radenac, boulanger, 20 boulevard Hoche, commençait, vers 21 h. 45, le travail qui devait lui prendre toute la nuit car, en prévision des deux journées complètes de fermeture pour Pâques, il fallait un nombre important de fournées.

M. Radenac devait œuvrer pendant plusieurs heures puis son fils, Jean-Claude, qui est sur le point de partir au service militaire devait le rejoindre, aussi son fils aîné s’était-il couché de très bonne heure et dormait au moment où le feu éclata.

M. Radenac utilise pour son four le mazout mais seulement pour l’entretien de la chaleur, le premier coup de feu étant donné à l’aide d’une flambée de copeaux. Chaque soir un tas de ces copeaux est donc amoncelé devant le four.

Permis de construire 2T59 Archives municipales

 

Hier soir, M. Radenac emplit le foyer puis remonta achever son repas en compagnie de la famille dans la salle a manger qui se trouve au-dessus du fournil.

M. Radenac a six enfants, depuis Jean-Claude, 20 ans, jusqu’au dernier-né 6 mois. Tout allait bien quand, soudain, Marguerite, une des fillettes, âgée de 9 ans, qui s’était dirigée vers le Foyer- heureuse curiosité ! –cria : «Les copeaux ont pris feu ».

Ce fut une émotion générale : tandis que Marie-Hélène, la plus grande des jeunes filles, âgée de 18 ans, se rendait téléphoner aux pompiers chez M. Ramio, le café le plus proche, les enfants plus jeunes, sortaient dans la nuit en criant à tous les échos : « Le feu ! le feu ! » 

Alertés par ces cris, les voisins, M. Hélard, d’une part, M. Jolly d’autre part, puis M. Ramio arrivèrent sans retard avec chacun l’extincteur de leur maison.

M. Hélard nous a lui-même déclaré : « Le feu, mis sans doute par une étincelle tombée du foyer avait gagné le tas de copeaux ; quand M. Radenac puis nous-mêmes nous attaquâmes ce feu, il avait déjà de l’avance.

Cependant, il ne s’était pas propagé dans le tas de copeaux aussi vite que je l'aurais à priori pensé. Mais, quelle fumée ! Elle sortait par la petite fenêtre qui donne sur la cour de la maison et, lorsque nous entrâmes, un violent courant d’air activa et le feu et la fumée. J’étais loin d’avoir vidé mon extincteur et déjà j'étouffais, je pleurais, J’étais au bord du vomissement quand, fort heureusement, les pompiers arrivèrent. »

Il faut féliciter les sauveteurs qui, par leur prompte intervention ont ainsi sauvé le matériel de travail de M. Radenac. Car, en définitive, seul le pétrin, rempli d’ailleurs de pâte, fut noirci par les flammes et un peu d’eau fut jetée tout autour de la salle.

Mais, quand nous quittâmes M. Radenac, à 22 h. 20, il parlait déjà de rallumer son four. Il vérifiait les fournées toutes préparées et murmurait : « Heureusement tout s’est assez bien passé. Il n’y aura pas de dégâts mais seulement un retard. Nous allons rattraper cela. »

Ancienne maison Radenac, 20 boulevard Hoche à St Brieuc. Photo RF


 

Début d'incendie à la scierie Aubin. 1957

Un début d'incendie se déclare au mois de mai 1957 dans la scierie Aubin, impasse Jules Ferry. "Avant même l'arrivée des pompiers, tout danger avait été écarté grâce à la rapide intervention et au sang froid de MM Marcel Rault, Francis Olivier et René Pullaud.

La police a enquêté sur les causes de ce sinistre qui selon certains renseignements serait dû à l'imprudence de quelques enfants."

22 mai 1957 Ouest-France


 

Une catastrophe aérienne. 1959 

Imaginez une catastrophe aérienne avec un avion transportant 30 passagers qui vont s’abattre partiellement sur un dépôt d’essence rue Emile Zola, communiquant le feu au poste de chargement à proximité des réservoirs aériens d’une contenance totale de 1 100 mètres cubes de carburant.

Le reste de l’avion s’écrase sur les bâtiments des usines et Aciéries Sambre-et-Meuse. Le feu se communique dans un magasin d’emballage voisin. Bilan : 43 tués, 45 brûlés ou plus ou moins grièvement blessés, vitres brisées pour les maisons d’habitation dans un rayon de 200 mètres.

 

Les "victimes" évacuées devant l'usine Sambre-et-Meuse. 20.04.1959 Ouest-France

Rassurez-vous, ce n’est qu’un scénario imaginé par la Protection civile pour le déroulement du plan ORSEC qui doit se tenir le 18 avril 1959 dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc. Au total, 430 personnes sont concernées par cet exercice : pompiers, police, CRS, gendarmes, H.S.B, Services de santé, Croix-Rouge, Ponts-et-chaussées.


Le samedi 18 avril, l'alerte est donnée par la Ville au moyen d'une sirène. Les pompiers sont les premiers à intervenir mais devant l'ampleur du sinistre et le nombre de victimes, la Préfecture déclenche le plan ORSEC. Un poste de commandement est installé au garage UNIC, rue Danton. L'hélicoptère Alouette de la gendarmerie, venu de Rennes, se pose à proximité pour embarquer les blessés les plus graves.

Tout est chronométré...

L'exercice a été jugé réussi par les différentes autorités réunies autour du Préfet. On a noté un manque d'ambulances pour un sinistre d'une telle ampleur, qui heureusement n'est pas arrivé en réalité !
 


Sources : Ouest-France 4 avril et 20 avril 1959


Dégâts chez Pradat, 47 rue Jules Ferry. Tempête d'octobre 1964

Alors qu'un bel automne se termine, une brutale tempête vient causer des dégâts importants sur la Bretagne. Des pointes sont enregistrées à Bréhat jusqu'à 150 km/h. A Saint-Brieuc, les rues sont encombrées de branches et d'ardoises. L'article de Ouest-France daté du 10 octobre 1964 mentionne qu' il serait vain de vouloir faire un bilan précis de tous les dégâts causés par le vent. Des arbres ont été fauchés un peu partout et les interventions des pompiers ont été innombrables. 

Dans le quartier de Robien, c'est l'entreprise Pradat située rue Jules Ferry et rue Lemonnier qui a été la plus touchée, avec de nombreuses tôles arrachées sur la toiture.


 

Atelier de meubles « Meubléco », 34 rue Emile Zola. Octobre 1964

L’année 1964 est marquée à Saint-Brieuc par 14 grands feux avec notamment un feu d’atelier de fabrication de meubles « Meubléco » rue Émile Zola, situé entre trois dépôts de carburants. Il est éteint au moyen d’une grosse lance et de 2 petites.

L'édition du 13 octobre 1964 de Ouest-France nous livre le compte-rendu de ce sinistre.

 


SAINT-BRIEUC. — Hier matin, la petite fabrique de meubles de toilette de la Société Meubléco, 34, rue Emile-Zola, à Saint-Brieuc, a été totalement détruite dons un incendie d'une rare violence

La gérante, Mme Matz, se trouvait chez le directeur de la société, M.Macé, rue Gourien, lorsque le sinistre éclata dans son bureau où passait le tuyau d’un poêle que la jeune secrétaire, Mlle Annick Le Coq, avait allumé quelques instants plus tôt.

Il semble que ce soit le réchauffement de la buse qui mit le feu à une cloison d'isorel laqué. L'incendie se propagea en quelques instants, si rapidement que le personnel n’eut pas le temps de téléphoner aux pompiers avant que les fils ne soient eux-mêmes brûlés.

Les soldats du feu furent appelés par une employée qui courut à un poste voisin, tandis que ses collègues affolées tentaient de noyer les flammes en jetant des seaux d’eau.

Le personnel d’un dépôt d’extincteurs voisin intervint à son tour, mais il était déjà trop tard. Les flammes se développaient à une grande hauteur, empanachées de fumée noire.

Les planchettes de bois, les panneaux stratifiés et des réservoirs de vernis et de peinture attisèrent encore le foyer. Il fut nécessaire de protéger des réservoirs de gas-oil appartenant à des sociétés pétrolières qui se trouvaient à une dizaine de mètres de là.

L’usine employait une douzaine de personnes : deux hommes et dix femmes. Elle a été totalement détruite.

 

Établissements Gaudu, boulevard Hoche,13 février 1972

Le dimanche 13 février 1972, une terrible tempête souffle sur tout l'Ouest de la France. Les sapeurs pompiers de St Brieuc assurent 33 opérations dont la plus importante concerne les établissements Gaudu, dans le boulevard Hoche. Cent cinquante mètres carrés de couverture en tôle sont arrachées et recouvrent la chaussée, ce qui présente un réel danger pour les automobilistes.

 

 

L'incendie de Révimex, 24 Boulevard Carnot. 1979

1979 Incendie de Révimex, 24 boulevard Carnot. Archives des Pompiers

L'entreprise Révimex avait été immatriculée le 27 juin 1967 et radiée le 16 mai 2001. C'est un négociant en matériel électrique industriel, électroménager

Un violent incendie s'est produit en 1979 dans les locaux de l'entreprise, située au 24 boulevard Carnot. Les pompiers de Saint-Brieuc en ont conservé une photo dans leurs archives.

Suite à l'incendie les bâtiments ont été réhabilités et une charpente anti-incendie a remplacé l'ancienne qui avait été détruite. Révimex s'appelle maintenant Rexel et est installé rue Chaptal.

Sources :  Livre souvenir "Histoire du corps des Sapeurs-pompiers de Saint-Brieuc. 1719-2000. Christophe Lucas". Merci à  Lucien Morin pour avoir transmis ces informations et à Christophe Lucas pour l'autorisation de publier la photo.

 

 

L'incendie et la démolition de l'ancienne Clinique St François, rue abbé Garnier. 1982



Le service des tutelles et Armor Habitat s’installent donc au départ dans les locaux de l’ancienne clinique St François en 1974. C’est Armor Habitat qui mène le projet.

Le 11 août 1982, personne n'est dans les locaux. C'est le début de l'été, le directeur est parti en indiquant à M Béchet son directeur-adjoint : "Il ne faut pas me déranger, sauf s'il y a le feu ! ". 
Le directeur-adjoint pense qu'il n'aura pas à annoncer une telle nouvelle, c'est sans compter sur le destin. Alors qu'il est au cinéma, on vient le chercher d'urgence, un incendie s'est déclaré. Heureusement personne ne se trouve dans les locaux. Les causes ne sont pas évidentes : est-ce un court-circuit ? C'est ce que l'on supposera...

Le départ du feu est peut-être à chercher du côté du standard téléphonique...

Ouest-France 12 août 1982



Le bilan n'est que matériel, Il n'y pas de victime. Le dernier étage qui était habité est ravagé et rien ne pourra en être sauvé, tous les biens et souvenirs sont partis en fumée. Dans un premier temps on a pensé que les archives de la C.A.F et des Bâtisseurs de Bretagne avaient totalement disparu dans les flammes. Mais par la suite, certains dossiers ont été retrouvés, surtout au sous-sol.

Le 13 août, Ouest-France publie d'impressionnantes photos de l'incendie.


 
La reprise de l'incendie dans la nuit. Photo Ouest-France
 
Les ruines encore fumantes le lendemain matin, rue abbé Garnier. Ouest-France

Le commandant du Centre de secours ne cache pas que l'on a échappé au pire en pensant que la clinique fonctionnait  encore il y a quelques temps : "Rétrospectivement on frémit à l'idée de ce qui se serait alors passé. Déjà il y a quelques années une enquête de sécurité nous avait conduit à émettre des réserves sur le caractère ignifuge de certains éléments du bâtiment.

Il faut reconnaitre que cette construction des années 50 fait largement appel au bois comme matériau, tant dans la structure que dans ses aménagements intérieurs, où le contreplaqué et l'aggloméré constituent des combustibles d e choix. D'autant plus que tous les bureaux du rez-de-Chaussée et du premier étage étaient remplis de dossiers et de  documents auxquels s'ajoutent les archives du sous-sol. Le commandant Rouvrais souligne que "Toute cette activité administrative n'a fait qu'augmenter le potentiel calorifique de l'immeuble".

Le premier feu semblait maitrisé à 21H15, soit vingt minutes après l'arrivée des trois premières voitures de pompiers. Mais la gaine d'ascenseur a fait fonction de cheminée d'appel. La reprise du feu a été quasi instantanée et l'étage supérieur s'est embrasé

Les pompiers ont dû retirer la grande échelle car une douzaine d'hommes étaient à l'intérieur. Vers 22H30, des renforts sont arrivés de Lamballe et de Quintin. Ils vinrent s'ajouter aux quarante pompiers déjà sur place, aux neuf véhicules et aux neuf lances du centre principal de secours de Saint-Brieuc. Finalement, un peu avant minuit, le feu était maitrisé mais les pompiers restèrent jusqu'à 5h du matin, secondés par les services techniques de la Ville. Quatre pompiers ont néanmoins été légèrement blessés au cours des opérations : Claude Desammeau, Robert Blouin, Gérard Le Cam et Michel Etesse.

Ce sinistre est également décrit minutieusement dans le livre Histoire du corps des Sapeurs-pompiers de Saint-Brieuc. 1719-2000. Christophe Lucas. 

Cinq pages sont consacrées à l'intervention et les photos en couleur montrent encore mieux la violence de cet incendie.


Photo d'archive du Corps des Sapeurs Pompiers. 1982


Photo d'archive du Corps des Sapeurs Pompiers. 1982

Comme pour d'autres établissements sensibles, à l'époque de la clinique St François, l'établissement bénéficié d'un plan préventif d'intervention en cas de sinistre.

Document d'archive du Corps des Sapeurs Pompiers. 1982

Après l'incendie
Suite à cette catastrophe, les services techniques de la Ville ont déménagé le mobilier encore en état. Le service d'action sociale de la C.A.F a été dirigé vers le siège, boulevard Clémenceau, tandis que ce qui reste de la Coop a trouvé refuge provisoirement dans l'ancien Lycée Curie. Les vingt-cinq employés devront attendre pour intégrer d'autres locaux...Le gardien, M. Quémard, qui a tout perdu, sera logé dans un appartement à la Croix Saint-Lambert. 

A l'époque le préjudice a été évalué à six millions de francs.

Enfin, tout a été démoli, il n'y avait pas d'autre solution, puis la reconstruction a commencé. La coopérative d’habitat Coopalis occupe aujourd’hui cet emplacement.

Photo d'archive du Corps des Sapeurs Pompiers. 1982

 

Photo d'archive du Corps des Sapeurs Pompiers. 1982


Photo d'archive du Corps des Sapeurs Pompiers. 1982



L'incendie du magasin de vêtements Monimod, rue Jules Ferry. 1993

1987 Photo de Mme Quarante, pharmacienne.

 

Le magasin de confection « Monimod », situé 39, rue Jules-Ferry, avait ouvert en 1985.

Il a été entièrement détruit par un incendie en février 1993. Les dégâts ont été estimés à environ 250 000 F, comprenant uniquement le stock de vêtements.
Les vêtements en matière synthétique, comme les mannequins en plastique, ont fondu, favorisant la propagation de l'incendie à tout l'établissement. Les propriétaires, Monique et Noël Pierre, qui ne résident pas sur place, ont été alertés par leur voisine.

L'hypothèse d'un court-circuit au niveau de la caisse enregistreuse a été avancée.

Cet incendie a fait très peur à M et Mme Quarante-Rosé qui habitaient à l'étage de la pharmacie voisine. Les joints du murs mitoyen ont laissé passer les odeurs de fumées en pleine nuit...

1992, septembre. Journal du CAR


 

L'incendie des établissements Sébert, rue Robespierre. 1994

Les établissements Sébert s'étaient installés rue Robespierre en 1989. Quelques années plus tard, leur activité avait cessé.

Fin février 1994, un incendie se déclara dans l'entrepôt désaffecté vers 7 h du matin. On peut lire dans l'édition de Ouest-France du 25 février : "Il s'agissait d'un feu de détritus, probablement allumé dans la nuit par des squatters. Le sinistre a eu le temps d'atteindre la toiture qui a été détruite sur une vingtaine de mètres carrés". Un feu sans trop de gravité heureusement !


 

Début d'incendie du restaurant, bar à chicha Les Arcades, 109 rue Jules Ferry. 2007



En 2007 la salle de restaurant Les Arcades au 109 rue Jules Ferry est endommagée par un début d'incendie : un mégot mal éteint a consumé un canapé situé dans la deuxième salle du restaurant, dégageant d'importantes fumées. Les pompiers ont éteint et ventilé les lieux. (Ouest-France 24 mars 2007)

 

 


Inondations. 2013

La salle de Robien peut servir de refuge en cas d'inondations, comme au printemps 2013.

12 mars 2013 Ouest-France

 

Feu de toiture, 13 boulevard Carnot. 2013


Photo Le Télégramme 4 mai 2013

Le 3 mai 2013, les pompiers ont été avertis qu'un incendie venait de se déclarer dans un bâtiment désaffecté, au fond d'une cour, au 13 boulevard Carnot. En effectuant des travaux, le propriétaire de ce bâtiment situé à l'arrière de l'ancien garde-meubles des Établissements Le Bail, a accidentellement déclenché un feu qui s'est propagé à la toiture du bâtiment qui a été partiellement détruite. 

Fort heureusement, l'incendie a été circonscrit alors qu' il atteignait la toiture de l'école Guébriant mitoyenne. L'intervention rapide des secours a permis de limiter les dégâts au niveau de l'école. Le feu a également provoqué une fumée importante qui s'est répandue dans les bâtiments environnants, sans faire de victime. 

 

 

Incendie de l'Hôtel Tout va bien, 113 rue Jules Ferry. 2016 et 2021

Un premier incendie a endommagé l'hôtel-restaurant Le Tout va bien en 2016. Le sinistre s'était déclaré au premier étage et trois camions de pompiers étaient intervenus. Les lieux étaient occupés par quelques habitants illégaux.
Photo Ouest-France 2016


Le 24 mars 2021, un nouvel incendie, beaucoup plus violent, a ravagé l'hôtel...
Photo du début de l'incendie publiée dans Le Télégramme du 25 mars 2021.
 
Le bar après l'incendie du 24 mars 2021. Photo RF
 
L'Hôtel après l'incendie du 24 mars 2021. Photo RF

 

L'Hôtel après l'incendie du 24 mars 2021. Photo RF

 

Les camions de pompiers rue Jules Ferry, mars 2021. Photo RF
 
Du temps de sa splendeur, Le bar, restaurant, hôtel Le Tout va bien. 113 Rue Jules Ferry St Brieuc
 
Des articles de Ouest-France sur les catastrophes arrivées au "Tout va bien"
article Ouest-France 2016
article Ouest-France 2021


 

Incendie dans les établissements Kerfant Transports, rue Jules Ferry. Date à préciser.

Désaffectés et refuge des clochards, le hangar des établissements Kerfant Transports a fini par brûler. Un grand immeuble a remplacé ce hangar qui était devenu une verrue pour la rue Jules Ferry.


 

Octobre 2020. Inondations

A la suite de fortes inondations la route a été totalement inondée entre Robien et Ploufragan au niveau du pont des Villes-Moisan. 

Photo Ouest-France

 

Octobre 2021. La tempête Aurore

En début de soirée le 20 octobre 2021, une rafale est enregistrée à 118 km/h, la plus forte depuis la tempête de 1999.  

Un arbre s'abat sur une voiture rue de l'Ondine vers 18H.

Rue de l'Ondine Photo RF 2021


Incendie boulevard Paul Doumer. Mai 2022

Le mardi 10 mai 2022, trente-neuf sapeurs pompiers, aidés de douze véhicules dont une grande échelle, ont dû lutter pendant plusieurs heures pour maîtriser un incendie dans une maison composée de cinq logements au 27 boulevard Paul-Doumer.

Photo Ouest-France 10 mai 2022

Le dernier étage sous les combles a été entièrement ravagé et le plancher du troisième étage s’est effondré.

Alors que la façade était en train d'être isolée par l'extérieur, le feu serait d’origine électrique. Le courant a été coupé dans la soirée du 10 mai par Enedis dans le boulevard Paul Doumer et dans les rues de Trégueux, Anne-de-Bretagne et Louis Hélaray.

La toiture de la maison détruite. Photo RF 11 mai 2022

 

 

1er novembre 2023. La tempête Ciaran

Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, une terrible tempête s'abat sur l'Ouest de la France. De nombreux arbres tombent, des morceaux de toitures sont arrachées.

Portail arraché rue de Robien. Nov 2023 Photo RF

Platane abimé rue de Robien. Novembre 2023. Photo RF

 
Le square Barillot est fermé car des branches menacent de tomber. Photo RF

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A lire en complément sur le blog
 
L'histoire des Forges-et-Laminoirs, cliquer ici
 
Le quartier de Robien et la Guerre 39-45. Occupation et Résistance, cliquer ici
 
La clinique Saint-François rue abbé Garnier, cliquer ici
 
Le Moulin du Chaix, cliquer ici
 
 
 
SOURCES
 
Incendie Boulevard Carnot. Ouest-Eclair 5 janvier 1935
 
Bombardements 1941. J.B Illio. Journal de St Brieuc de 1939 à 1945. Fonds Salaün, archives départementales
 
incendie Révimex 1979, boulevard Carnot, page 195. Histoire du corps des Sapeurs-pompiers de Saint-Brieuc. 1719-2000. Christophe Lucas
 
Incendie rue abbé Garnier. Ouest-France 12 et 13 août 1982
 
Incendie rue abbé Garnier. Histoire du corps des Sapeurs-pompiers de Saint-Brieuc. 1719-2000. Christophe Lucas, page 198 à 202
 
Magasin Monimod. Ouest-France février 1993
 
Incendie Boulevard Carnot. Le Télégramme et Ouest-France 4 mai 2013 
 
Article de la revue Cairn Info sur les catastrophes comme objet historique, cliquer ici 
 
 
 



L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...