vendredi 1 juillet 2022

Les Archives Départementales des Côtes d'Armor, dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc. 1988

 
 

Depuis les années 60 une grande zone, se situant entre la rue du Pré-Chesnay et la rue Émile Zola, est constituée d’un terrain herbeux en friche et d’un espace recevant des gravats, du sable, des gravillons…
Ce sera le futur terrain des Archives départementales.

 

 

En 1962, le stockage des gravillons n'occupe qu'une petite partie de terrain. Photo Musée de Bretagne.

Ce terrain, situé entre l'usine Glémot à l'époque et les dépôts d'essence de la rue Émile Zola, mesure quasiment un hectare. Il est acheté par la Ville en 1953 pour la création d'un chantier municipal : dépôt de gravillons, pavés etc.(Ouest-France 22 avril 1953)

 

Le stockage des gravillons a gagné du terrain sur les jardins. Photo archives municipales. 11Fi1935-01

 

Les Archives départementales des Côtes-du-Nord ont été créées en 1796 et elles ont eu différents lieux pour les héberger. De 1892 à 1988 elles ont occupé un bâtiment rue du Parc.

Elles s’installent définitivement dans des locaux modernes et adaptés, en 1988, au 7 rue François Merlet dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc. 

Les architectes Jean-Louis Bideau et Ludovic Siméon ont conçu ce projet en forme de croix.

 


Attendu depuis très longtemps, le projet est véritablement lancé en 1985.

 



 

C'est l'entreprise de déménagement Le Bail, installé dans le quartier de Robien qui a été chargée du délicat transport de plus de 500 tonnes de documents sur le nouveau site rue François Merlet, au rythme de 8 à 10 camions par jour.

Le déménagement a commencé le 24 mars et s'est achevé en mai, pour une ouverture le 6 juin 1988.

Alain Droguet, le directeur des archives s'est montré satisfait du résultat de cette délicate opération.


Le déménagement des archives. 7 mai 1988


Dans l'article ci-dessous, on apprend que Christine Cocar, maître-verrier à Saint-Brieuc, a réalisé les vitraux que l'on peut admirer encore de nos jours aux archives.

 

L'installation des archives. 3 mai 1988.


 

Vitraux aux archives. Photo RF

 

Jack Lang, alors Ministre de la Culture, a inauguré officiellement le site des Archives départementales lors d'un déplacement à Saint-Brieuc à la fin de l'année 1988.

 

Photo Ouest-France


 Le saviez-vous?

Photo Le Télégramme 2013

 

La municipalité a donné le nom d'impasse François Merlet à la voie de circulation qui mène aux archives départementales. Il semble que dans un premier temps c'était une impasse et par la suite l'impasse s'est transformée en rue ! (voir les photos ci-dessus en 2013 et ci-dessous en 2021)

 

Rue François Merlet, panneau photographié en octobre 2021. Photo RF


François Claude Lucien Merlet est né le 10 octobre 1900 à Chartes.

Son grand-père et son père avaient été archivistes départementaux. François Merlet prend la tête des archives départementales des Côtes-du-Nord en 1925. Il y restera 30 ans. 

 

 

 

 Souvenirs, souvenirs 

 

24 septembre 1985. Ouest-France

Voici réunis sur la même photo trois personnes particulièrement "en vue" dans le domaine des archives dans les années 80 : Alain Droguet, directeur des Archives des Côtes-du-Nord, Hubert Coatleven, directeur du Centre de Documentation Départemental Pédagogique (CDDP) et Christian Bougeard, professeur chargé du Service éducatif des archives. 

Ils sont réunis pour la publication du dossier intitulé "Les Côtes-du-Nord dans l'Occupation."

 

 

 Et l'avenir...

 

Le bâtiment que l'on doit aux architectes Jean-Luc Bideau et Ludovic Siméon, possède une superficie de stockage de 3565 m2 (environ 23 kilomètres linéaires).

 

En 2013, la saturation des espaces de conservation a amené le Conseil départemental à décider de travaux ayant pour finalité : une augmentation de la capacité de stockage (de plus de 11 kilomètres linéaires), une restructuration des espaces d'accueil du public et une rénovation énergétique du bâti existant.

A l'issue du concours restreint de maîtrise d'oeuvre, un groupement constitué de l'agence d'architecture De Alzua +, de l'agence d'architecture David Cras et du bureau d'études Oteis a été retenu. 


Photos en cours de chantier 2021-2022


 

Photos en cours de chantier 2021-2022


Si vous avez des remarques, des documents ou des témoignages sur l'installation des Archives départementales dans le quartier de Robien, merci d'utiliser le formulaire de contact en haut de page.

 

 

Site et article à consulter

 

Archives des Côtes d'Armor, cliquer ici

Abécédaire des architectes à Robien, cliquer ici


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Sources 

 

Archives municipales, fonds photographique. Photo archives municipales. 11Fi1935-01

 

Archives Ouest-France 


Bibliothèque de l’École des Chartes. Article sur François Merlet, cliquer ici 

 

 

 

 

 

 


 


dimanche 26 juin 2022

L'histoire de l'avenue des Tilleuls dans le quartier de Robien à Saint-Brieuc

 

Avenue des Tilleuls St Brieuc, côté pair. Photo RF 2020

 

 

 

Les origines de l'avenue des Tilleuls

 

 

Photo aérienne, années 40. Archives municipales



Cette photo aérienne des années 40 nous donne une très bonne idée de ce que pouvait être l'avenue des Tilleuls, à son origine, dans le quartier de Robien. On a plus envie de dire la "rue des Tilleuls" car, sans vouloir vexer ses habitants, c'est une drôle d'avenue pour un petit bout de route au milieu de "nulle part", dix maisons et quelques arbres ! 

L'avenue des Tilleuls vient tout juste d'être baptisée, vers 1939. La rue de l'Ondine n'existe pas encore, seules quelques maisons sont construites en prolongement du boulevard Hoche. Tout en haut de l'image à droite, on aperçoit la scierie.


Avenue des Tilleuls. Photo aérienne 1962. Musée de Bretagne.

 
Cette autre photo aérienne de 1962 montre l'évolution de l'avenue des Tilleuls : toujours pas plus de dix maisons et quelques arbres ! 

Les maisons situées en bas de l'image donnent sur la rue de l'Ondine dont les parcelles sont loin d'être alors toutes construites. Sur la gauche de l'image, c'est la cité ouvrière de l'impasse Béziers Lafosse de 1939. En haut de l'image on aperçoit le grand bâtiment des établissements Comptoir Général des Couleurs et Vernis.



Origine de l'avenue des Tilleuls

 

Jusqu'au début du XXe siècle, la partie du quartier de Robien, où se trouvent par exemple l'avenue des Tilleuls et la rue de l'Ondine, n'est pas du tout urbanisée. Dans les années 30, la situation va changer.

En 1934, Maitre Brochen, notaire à Saint-Brieuc, dépose à la Mairie un projet de lotissement sur un terrain appartenant à la Société Laurent frères, et situé à l’ouest de la rue Jules Ferry. Cette demande de construction va être refusée dans un premier temps. 

Le Conseil municipal indique que « le terrain se trouve compris en totalité dans la partie réservée, sur le plan d’aménagement, d’embellissement et d’extension, à la zone industrielle". 

La Ville émet un avis défavorable à transmettre au Préfet.


Mais la situation va se débloquer, pour preuve cet acte de vente de la maison du 9 avenue des Tilleuls. Ce document nous apporte de précieux renseignements sur l'origine de ce lotissement.
 
 
Acte de vente maison 9 avenue des Tilleuls, St Brieuc


Les premiers propriétaires de cette maison sont M. Jean-Baptiste Guérin, retraité de la marine et Mme Jeanne Léontine Aimée Gérard son épouse. 
 
Le 16 janvier 1936, ils ont consigné les conditions de l’achat du terrain et de la construction de la maison dans un acte notarié, avec Maître Brochen. Messieurs Mariani et Gattoni, de la rue Paul Bert à St Brieuc, sont désignés comme entrepreneurs. Ils s’engagent à terminer la construction pour le 1er juillet 1936. 
 
L’architecte est Yann Corlouër, il est domicilié à St Brieuc. La maison possède toutes les commodités : sous-sol avec cave et garage, entrée, wc, salle à manger, cuisine, trois chambres dont une au rez-de-chaussée, un grenier. Des cheminées sont prévues pour le chauffage. « La pierre choisie dans les parties apparentes est du granit bleu de St Brieuc ou de St Julien, sans taches de rouille apparente ». Les parties où il y a des pans de bois feront saillie de 0,01. Le terrain rectangulaire fait 250m2. 
 
La rue est nouvelle, pas encore commencée et pas encore nommée. Elle devra être terminée dans les deux ans suivant l’acte de vente et deviendra l’avenue des Tilleuls quelques années plus tard. 
 
C’est la société « A et H. Laurent frères » (Alphonse et Henri-Marc Laurent) établie au 14 de la rue Jules Ferry qui a fait établir cette rue à l’occasion de la création du lotissement. 
 
Il est stipulé dans l’article huit, concernant l’utilisation des rues : « les rues devront être laissées libres sut tout leur parcours et en parfait état de propreté, il ne pourra donc, sous aucun prétexte, y être fait aucun dépôt de matériaux, marchandises, immondices, détritus ou objets quelconques… » 
 
 
 
 
Dans les années 40


Dans le recensement de 1936 de l'avenue des Tilleuls (qui est appelée "Rue des tilleuls"), on a  cinq habitations occupées par les familles Quéton Emile ; Ruaux Charles ; Capitaine Yves ; Hubert veuve Philomène ; Raoult, veuve Marie.

 

 

Les maisons Corlouër de l'avenue des Tilleuls

 

Dans les années 30 et après-guerre va se développer le pittoresque breton ce qui permettra au style « celtique » de donner des maisons semblables aux villas du littoral. Un architecte peut pleinement s'exprimer dans cette avenue des Tilleuls où tout est à faire.
Ainsi, avenue des Tilleuls, aux numéros 2, 3, 4 et 9, on trouve quatre créations intéressantes de l’architecte Yann Corlouër qui a construit beaucoup de maisons dans la station balnéaire de Saint-Quay-Portrieux.


 

9 Avenue des Tilleuls, maison Corlouër, photo RF

3 Avenue des Tilleuls, maison Corlouër, photo RF

4 Avenue des Tilleuls, maison Corlouër, photo RF

 
Pour la maison du numéro 9, l'acte de vente mentionne que l'architecte travaille avec l'entrepreneur M. Mariani pour une maison construite en 1936. M. Mariani devait avoir acquis un certain savoir-faire pour les maisons Corlouër. 
 
 
 

La maison du 2 avenue des Tilleuls, ancienne maison du Docteur Abel Violette.


La maison qui fait l'angle avec l'avenue des Tilleuls est un exemple remarquable des villas Corlouër. Sa taille et sa richesse architecturale rivalisent avec les plus belles maisons de Saint-Quay. L'influence néo-normande est également très présente.
 

2 Avenue des Tilleuls St Brieuc, maison Corlouër, photo RF


Annick Mévellec qui a remis en lumière cette personnalité nous apprend qu'après s'être installé au 21 rue des jardins (actuellement rue Alsace-Lorraine), le docteur Abel Violette acheta cette maison après-guerre au moment de sa retraite. Il y vivra jusqu'en 1951.
Abel Violette créa ici le premier dispensaire de soins de France, en 1916. Il fut le premier directeur du bureau d’hygiène en 1910 à Saint-Brieuc, premier inspecteur de l’hygiène dans le département à partir de 1920. En 1920, il crée une école de plein air à Plérin. Un préventorium, qui accueille une centaine d’enfants de milieux souvent défavorisés, afin de prévenir la tuberculose et qui deviendra plus tard le Centre héliomarin. 
 
Pour plus de précisions, voir l'article consacré aux personnes célèbres ayant vécu dans le quartier de Robien, en cliquant ICI


 

Les plaques des maisons Corlouër 

 

L'architecte Corlouër avait l'habitude de poser une petite plaque sur la façade des maisons qu'il concevait. Ainsi en observant bien on peut en retrouver dans l'avenue des Tilleuls 
 

Avenue des Tilleuls, maison Corlouër, photo RF



Avenue des Tilleuls, maison Corlouër, photo RF


Paroles d'habitant

Jean-Luc Rizzo, se souvient de quand il était enfant rue de l'Ondine à la fin des années 50
"Au bout de la rue des tilleuls il y avait un terrain de foot où jouaient les enfants à la fin des années 50"
 

 

 

 La taille des tilleuls, avenue des Tilleuls

 

En été les tilleuls sont élagués. Sur la photo ci-dessous, on voit au premier plan un tilleul élagué et au second plan un tilleul avec tout son branchage. La taille et l'enlèvement des branches coupées se font maintenant avec des engins...

Taille et enlèvement des branches, avenue des Tilleuls. Photo RF 1er juillet 2022

 
Taille et enlèvement des branches, avenue des Tilleuls. Photo RF 1er juillet 2022


 


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Autres articles à consulter

La cité ouvrière de l'impasse Béziers Lafosse, ici

La rue de l'Ondine, ici

Le Comptoir Général des Couleurs et Vernis, ici 

 

 

Sources

 

Recensement 1936 


Article de Ouest-France sur les recherches d'Annick Mévellec sur le docteur Abel Violette


Acte de vente de la maison 9 avenue des Tilleuls, 1936. St Brieuc.

 

Photos aériennes Musée de Bretagne et archives municipales


 

Avenue des Tilleuls St Brieuc, côté pair. Photo RF 2020

 

vendredi 24 juin 2022

Portraits de quelques habitants célèbres ayant habité Robien, quartier sud de Saint-Brieuc


 

Quelques personnes assez célèbres ont un lien particulier avec le quartier de Robien à Saint-Brieuc. 

Certains y sont nés, d'autres y ont vécu ou y ont exercé leur métier, leur passion.

On va trouver deux prêtres (l'abbé Garnier, l'abbé François Couëspel du Mesnil), deux philosophes (Georges Palante et Jean-Yves Calvez), un médecin (Abel Violette), un vice-amiral (Jules Le Bigot), un musicien (Maurice Reux), un homme politique (Edouard Prigent), un écrivain (Christian Prigent) et un boxeur (Anaclet Wamba).


Ci-dessus : Le vice-amiral Le Bigot, Abel Violette, Édouard Prigent, Georges Palente



Le choix est bien entendu subjectif et on aurait pu parler aussi de : 

Jean Le Bigot, vice-consul du Danemark

Jean Le Bigot était négociant en grains, rue Jules Ferry à Saint-Brieuc. Il travaillait avec Jacques, son frère et avait pris la succession de l'entreprise familiale en 1956. Il a assuré une fonction diplomatique que beaucoup de gens ignorent. En effet, Jean Le Bigot a pris ses fonctions de Vice-consul du Danemark le 21mars 1960.  

 



François Le Dû, entrepreneur, 7 rue Abbé Garnier

La briqueterie Le Dû occupait un vaste espace dans ce qui est de nos jours la rue Abbé Garnier.

Elle fournissait les nombreux chantiers de St Brieuc et de ses environs (maisons, viaducs d'Harel de la Noë etc.). Dans le quartier, on voit encore de nos jours des briques marquées "Le Dû" dans la rue de Robien.


François Le Dû (1858-1924)

 

Plusieurs chefs d'entreprises auraient pu figurer dans cette rubrique des personnalités du quartier de Robien : M.Vaucouleur, patron des Forges-et-Laminoirs ; M. Epivent, patron des Moulins de Robien puis de l’Aciérie, Élisabeth Le Dû, première femme dans le quartier à co-diriger l'entreprise familiale...

Le portrait de nombreux chefs d'entreprises est dressé dans des articles consacrés à leur domaine. 

De même, dans le domaine sportif, le choix s'est porté sur Anaclet Wamba parce qu'il a été Champion du monde mais d'autres boxeurs ont obtenu des titres de champions de France et faisaient la une des journaux. On a aussi un peu trop vite oublié Jean Sauzéat qui a été, de 1938 à 1953, un des meilleurs coureurs cyclistes de l'Ouest.

 

Et que dire de tous les héros de la Résistance du quartier comme par exemple le communiste Joseph Debord, arrêté à son domicile à Robien avant d'être déporté.
 

 

Pour retrouver ces "célébrités", cliquer sur les liens !

        Et retrouvez toutes les autres personnalités à partir du sommaire en  cliquant ici




L'histoire du quartier de Robien à Saint-Brieuc. Sommaire

Le quartier de Robien à Saint-Brieuc s’est vraiment peuplé il n’y a pas plus d’un siècle, mais son histoire présente de multiples intérêts...